par emmanuel » 17 avr. 2007, 17:01
De retour de vacances, l'idée d'un débat sur la question me semble sympathique. La question est assez subjective mais je pense que certains éléments constituent des indices probants.
Je pense que ces éléments sont à classer suivant deux catégories :
- les éléments dramatiques, qui relèvent du scénario (intrigue, personnages, morale) ;
- les éléments techniques, qui relèvent de la réalisation (éclairage, décors, , etc.)
Dans la première catégorie je dirais qu'on retrouve fréquemment les éléments suivants :
personnages:
- un enquêteur ou assimilé (policier, détective privé, agent d'assurance, etc.) désabusé, solitaire, dans une situation professionnelle et /ou financière peu brillante ;
- une "femme fatale", séductrice, manipulatrice et jouant souvent sur plusieurs tableaux à la fois ;
intrigue :
le protagoniste est fréquemment choisi par hasard ou au contraire parce qu'il s'agit d'un "looser". Il est fréquemment manipulé par son commanditaire qui ne lui dévoile pas le réel objet de l'enquête. Sa probité et/ou sa loyauté envers son employeur est généralement remise en cause par la femme fatale. Le comportement du personnage principal est en décalage avec la "norme" socialement acceptée et en fait un "anti-héros", qui n'hésite pas à trouver des arrangements avec sa conscience. Le dénouement s'écarte fréquemment du "happy ending".
thèmes :
Les questions morales sont centrales : la trahison, la corruption, l'éthique (la fin justifie-t-elle les moyens ?). Le destin, la plupart du temps funeste est un moteur de l'action.
dialogues:
les échanges laissent transparaître une certaine mysoginie. Le cynisme est de mise, en particulier pour le principal protagoniste, voire même une certaine misanthropie.
narration :
la voix off est l'une des marques de fabrique du film noir. Elle s'accompagne typiquement d'une structure en flash-back.
Dans la seconde, on pourrait citer :
éclairage :
issus de l'expressionnisme allemand, ils sont très contrastés et imposent une ambiance lugubre, oppressante voire glauque. Les extérieurs jours sont quasiment proscrits. La pluie intervient dans de très nombreuses scènes en extérieur.
les décors :
Presque exclusivement urbains, ils sont assez minimalistes. La lumière volontiers tamisée camoufle dans les films des années classiques le peu de moyen de ces série B. L'éclairage de fabrique reste par la suite un aspect visuel récurrent de ces films.
J'oublie probablement pas mal de choses. N'hésitez donc pas à me compléter ou à me corriger.
Emmanuel
De retour de vacances, l'idée d'un débat sur la question me semble sympathique. La question est assez subjective mais je pense que certains éléments constituent des indices probants.
Je pense que ces éléments sont à classer suivant deux catégories :
- les [b]éléments dramatiques[/b], qui relèvent du scénario (intrigue, personnages, morale) ;
- les [b]éléments techniques[/b], qui relèvent de la réalisation (éclairage, décors, , etc.)
Dans la première catégorie je dirais qu'on retrouve fréquemment les éléments suivants :
[i]personnages[/i]:
- un enquêteur ou assimilé (policier, détective privé, agent d'assurance, etc.) désabusé, solitaire, dans une situation professionnelle et /ou financière peu brillante ;
- une "femme fatale", séductrice, manipulatrice et jouant souvent sur plusieurs tableaux à la fois ;
[i]intrigue [/i]:
le protagoniste est fréquemment choisi par hasard ou au contraire parce qu'il s'agit d'un "looser". Il est fréquemment manipulé par son commanditaire qui ne lui dévoile pas le réel objet de l'enquête. Sa probité et/ou sa loyauté envers son employeur est généralement remise en cause par la femme fatale. Le comportement du personnage principal est en décalage avec la "norme" socialement acceptée et en fait un "anti-héros", qui n'hésite pas à trouver des arrangements avec sa conscience. Le dénouement s'écarte fréquemment du "happy ending".
[i]thèmes [/i]:
Les questions morales sont centrales : la trahison, la corruption, l'éthique (la fin justifie-t-elle les moyens ?). Le destin, la plupart du temps funeste est un moteur de l'action.
[i]dialogues[/i]:
les échanges laissent transparaître une certaine mysoginie. Le cynisme est de mise, en particulier pour le principal protagoniste, voire même une certaine misanthropie.
[i]narration [/i]:
la voix off est l'une des marques de fabrique du film noir. Elle s'accompagne typiquement d'une structure en flash-back.
Dans la seconde, on pourrait citer :
[i]éclairage [/i]:
issus de l'expressionnisme allemand, ils sont très contrastés et imposent une ambiance lugubre, oppressante voire glauque. Les extérieurs jours sont quasiment proscrits. La pluie intervient dans de très nombreuses scènes en extérieur.
les [i]décors [/i]:
Presque exclusivement urbains, ils sont assez minimalistes. La lumière volontiers tamisée camoufle dans les films des années classiques le peu de moyen de ces série B. L'éclairage de fabrique reste par la suite un aspect visuel récurrent de ces films.
J'oublie probablement pas mal de choses. N'hésitez donc pas à me compléter ou à me corriger.
Emmanuel