Le film criminel anglais

Répondre


Cette question est un moyen d’empêcher des soumissions automatisées de formulaires par des robots.

Les BBCodes sont désactivés
Les smileys sont désactivés

Revue du sujet
 • Ajoutez une image.
   

Étendre la vue Revue du sujet : Le film criminel anglais

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 17 mars 2024, 20:05

Image

Basil Dearden est un cinéaste anglais que j'adore, aucune déception dans sa filmographie très inventive, que ce soit au scénario, direction d'acteurs, cadrage et lumière, montage,...

The Gentlemen Gunmen est une rareté du cinéaste, et c'est encore une excellente surprise. Et une très surprenante vision de l'Ira. Dirk Bogarde est bien sûr éblouissant, mais c'est John Mills qui crève l'écran, ainsi que d'autres gueules de truands. A découvrir.

Image

Re: Le film criminel anglais

par kiemavel1 » 05 déc. 2023, 22:58

The Secret Place de Clive Donner (1957) - En France : Faux policiers
Une bande de jeunes voyous planifie et exécute un vol de diamants chez un grossiste en joaillerie. Le vol n’aurait pu se faire sans la participation indirecte de Molly (Belinda Lee), la petite amie de Gerry (Ronald Lewis), le chef de la bande, laquelle convainc un jeune garçon en adoration devant elle d’emprunter l’uniforme de policier de son père sous un faux prétexte. Mais rapidement, le garçon comprend que l’on s’est servi de lui …

Un très bon British noir avec d’une part un aspect « film social anglais » pour le milieu du Londres populaire qui est remarquablement montré, plus qu’en arrière plan même si l’essentiel n’est pas là : l’environnement urbain, l’appartement et les relations au sein du ménage des parents de Molly et de son jeune frère Mike (David McCallum) et la même chose pour la famille du policier dont le jeune fils participe sans le vouloir à la réussite du casse … De plus, le réalisateur se sert habilement des ruines de la ville partiellement détruite par les allemands ; la fameuse « Secret Place » du titre original se trouvant d’ailleurs dans un bâtiment ruiné. En ce qui concerne le scénario, cela commence donc comme un "film de casse", sa préparation, son exécution ... et ça embraye sur une  sorte de "chasse à l'homme" qui emprunte à l'évidence à The Window - Une incroyable histoire de Ted Tetzlaff (1949) et, plus largement, au film noir américain y compris dans son esthétique, sa mise en scène ou dans son final plus «  sensationnel » que dans l'ordinaire des films anglais de l’époque. D’autre part, l’emprunt et le retour de l’ uniforme de police ; les changements de « propriétaire » d’un tourne disque (volontairement évasif) et le passage de main en main d’un pierre précieuse « perdue » constituent une sorte de jeu de piste que remonte progressivement la police. Mais ce qui les aident avant tout, ce sont surtout les conséquences des tourments puis de la colère du jeune garçon car on ne déçoit pas impunément un jeune garçon pur et innocent.

C’était le premier film du très inégal Clive Donner … et le meilleur film criminel anglais que j’aurais découvert cette année : 7,5/10 … (sauf dernière minute souhaitée ou souhaitable)

Re: Le film criminel anglais

par kiemavel1 » 05 déc. 2023, 19:03

Ces temps ci, je pensais que mes jours étaient comptés ... Or finalement il semblerait bien que non alors pour fêter ça (^^), un petit compte rendu de visionnage.


Good-Time Girl de David MacDonald (1948) - En France : Les ailes brulées

Un film sur la « jeunesse délinquante » … qui a du avoir plus de succès auprès des parents concernés -ou qui pourraient l’être- tant le film agissait comme une très longue mise en garde et se voulait démonstratif et dissuasif. C’est surtout l’introduction qui était - à mon avis - inutile et accentuait le côté édifiant alors que le reste du récit était très bien mené et remarquablement photographié par Stephen Dade - impliqué dans peu de films de prestige (Zoulou, Les chevaliers de la table ronde …) - mais qui accompagna souvent David MacDonald ou encore Maurice Elvey, un des grands ancêtres du thriller anglais.

Un policier amène à une juge pour enfants une jeune fille qui a fuit son foyer familial et a été arrêté car elle errait une nuit dans Londres. Pour l'inciter à rentrer dans sa famille, cette juge lui raconte l’histoire tragique d’une autre jeune fille dont elle avait eu à juger plusieurs affaires la concernant. Cette courte séquence introductive précède donc un très long flashback racontant l’histoire de Gwen (Jean Kent) qui est la véritable héroïne du film, ce que ne sont aucunement les 3 têtes d’affiche du générique qui ont chacune quelques minutes de présence à l’écran ; à savoir Diana Dors (la jeune fugueuse), Flora Robson (la juge) et George Merritt (le sergent de police).

Ce parcours de Gwen est celui d’une jeune fille qui démarre très mal dans la vie (Père violent et alcoolique. Un employeur qui exerce sur elle un chantage sexuel. Par la suite, un viol est suggéré …) et dont le seul tort est d’aimer les jolies choses, la belle vie (d’où ce titre : Good-Time Girl) et d’être sous l’influence de divers compagnons de moins en moins recommandables qu’elle finit par accompagner dans leurs « crimes » alors que dans un premier temps, elle fut surtout leur victime, trompée, manipulée et violentée. Ces hommes sont presque tous interprétés par des têtes d’affiche du cinéma britannique. Jimmy, son premier compagnon - violent et voleur- est interprété par le futur metteur en scène Peter Glenville. La nuit, il travaille dans la boite de nuit tenue par Max (Herbert Lom) ; boite où travaille comme musicien, Red (Dennis Price) et où Gwen est à son tour engagée. Max - malgré sa rudesse- et Red - un gentleman derrière l'ironie apparente - sont les deux seuls hommes « convenables » que Gwen va croiser … avant de tomber entre les mains de Danny, chef d’une bande de voleurs (Griffith Jones) puis de Micky (Bonar Colleano), un déserteur avec lesquels elle va vraiment sombrer dans la délinquance … Bon film, d’assez loin le meilleur de David MacDonald (que j’ai vu) lequel est surtout connu pour ses films d’aventure en couleurs : Christophe Colomb (avec Fredric march), The Moonraker ou en N&B, The Adventurers (avec Jack Hawkins) : 6,5/10

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 21 sept. 2023, 11:32

THEY MADE ME A FUGITIVE est actuellement projeté à l'Action Christine, c'est vraiment un des meilleurs polars d'Angleterre, particulièrement teigneux.

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 17 juin 2022, 00:30

Ça va faire très mal ce festival de British Noirs à la Cinémathèque française, car il faudrait tout voir tant la sélection est parfaite. Ne pas rater "Cash in demand" (un hold up ultra tendu, avec Peter Cushing) , "Never let go" (avec un Peter Sellers hallucinant), "All night long" (avec Patrick Mac Goohan pas très cool), du Val Guest, etc etc...

Je vais même retarder d'une journée mon départ en vacances. Et tant pis si c'est projeté dans la salle George Franju.
Mais quel pied je vous dis. Cheers mates.

Image

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 21 mars 2022, 22:24

THEY MADE ME A FUGITIVE
réalisé en 1947 par Alberto Calvacanti, avec Trevor Howard et Sally Gray.

Immédiatement acheté le Dvd en occasion car j'en gardais un excellent souvenir d'une projection oubliée d'il y a au moins 30 ans.

Image

Et c'est une bombe, Trevor Howard est vraiment teigneux, l'intrigue est particulièrement tendue grâce à des dialogues ultra cyniques, la cinématographie de Otto Heller est bien sûr de très haut niveau ciaro oscuro.
Je connais peu la filmo de Calvacanti, si ce n'est son excellent sketch de Deaf of night, avec Michael Redgrave. Je garde aussi un excellent souvenir de En Rade, réalisé en 1927, vu ya fort longtemps, apparemment très oublié. Bref Calvacanti, à découvrir.


Image


Image

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 21 janv. 2022, 17:56

Image

Blanche Fury, réalisé en 1948 par Marc Allégret, avec Valerie Hobson, Stewart Granger, Michael Gough.

Comme le précise si pertinemment Dionnet en bonus, "Blanche Fury" est le chef d'œuvre fédérateur du film gothique britannique en couleurs expressionnistes. On se croirait, dans les scènes importantes, dans un film de Pressburger-Powell ou de la Hammer, comme le souligne encore Dionnet, mais avant ces maîtres (quoique en vérifiant in extremis, le final du "Narcisse noir" annonce déjà la couleur, mais c'est juste le final, pas le film en entier).
Donc, c'est l'histoire obsessionnelle au XIXème siècle d'un riche domaine convoité par un héritier non reconnu qui travaille dans les dépendances (Stewart Granger). Il tombe éperdument amoureux de la nouvelle femme du fils du propriétaire (Valérie Hobson). S'ensuit un engrenage de drames dignes d'un film noir. Le couple Hobson-Granger est sulfureux. La construction richement narrative est virtuose, c'est passionnant du début à la fin, quelle mise en abyme. Et surtout magnifiquement filmé, la photo de Guy Green est somptueuse, son travail doit dépasser le cadrage et la lumière. Et curieusement, c'est réalisé par Marc Allégret. Découverte essentielle en DVD chez Cinéma master class.


Image


Image

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 20 janv. 2022, 19:40

Image

Mais qu'est devenue cette Carol van Derman après ce film de guerre apprécié par la presse et disparu depuis 1950 ? Il y a eu deux versions, une anglaise et une hollandaise.
Today's cinema : "intelligemment réalisé, toujours artistiquement et parfois avec un réel pouvoir dramatique."

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 20 janv. 2022, 18:45

Carol van Darmen n'a tourné que dans 2 films, ce Noose et un autre film de Edmond T. Gréville, "But not in vain", film de guerre. Hélas film invisible, sur la liste des 75 films les plus recherchés par le British Film Institute.
En voici le résumé repris d'Imdb :
"Le film se déroule en 1944, dans les Pays-Bas occupés par l'Allemagne. Il y a une famine en cours. Jan Alting est un agriculteur patriotique néerlandais, qui utilise sa ferme comme lieu de refuge pour les juifs, les communistes et les membres de la résistance néerlandaise. Il a déshérité son fils Anton Alting, qui est un collaborateur allemand. Un jour, Anton visite inopinément la résidence de son père et découvre un groupe de subversifs qui s'y cachent. Il ordonne à son père de les expulser, menaçant de leur tirer dessus s'il refuse. Jan est déchiré entre son devoir patriotique et son désir d'éviter un conflit direct avec son fils dont il est séparé."

Espérons une découverte d'une copie un jour, that happens.

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 20 janv. 2022, 17:08

Image

SILK NOOSE réalisé en 1948 par Edmond T. Gréville.
Avec Carole Landis, Nigel Patrick, Joseph Calleia, Carol von Derman, Stanley Holloway, Derek Farr.

Une journaliste (Carole Landis) vient semer le trouble dans les affaires d'un terrifiant racketter (Joseph Calleia).
Le Dvd Doriane de ce film est très habile, reprenant pour sa cover un plan très graphique de meurtre digne d'un bon film noir, le film étant intitulé "une perle du film noir anglais".

Image

Alors oui, il y a des scènes bien noires, mais il s'agit plutôt d'une comédie autour de gangsters. Nigel Patrick l'emporte à chacune de ses apparitions, mais le casting général assure. Carole Landis est époustouflante de vitalité, Carol van Derman est délicieuse (surtout en nuisette), Stanley Holloway joue tranquillement un policier inflexible. Quant à Joseph Calleia, je découvre cet acteur jouant le racketter tyrannique.

Image

Image

Cette comédie de gangsters est réalisée par le franco britannique Edmond T. Gréville. Bertrand Tavernier l'avait placée dans sa liste des top 100 des films anglais (je crois, je ne sais plus où j'ai lu ça et je n'ai hélas jamais vu cette liste). C'est vrai qu'il y a quelques trouvailles visuelles très inventives et réjouissantes qui rappellent le chef d'œuvre du cinéaste, "Remous".
Bref, un film policier qui ne se prend pas vraiment au sérieux, un divertissant entertainment.

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 16 sept. 2021, 19:32

DES PAS DANS LE BROUILLARD (Footsteps in the fog), réalisé en couleurs en 1955 par Arthur Lubin, avec Stewart Granger et Jean Simmons.

Il s'agit d'un drame criminel post victorien avec une Jean Simmons toujours follement manipulatrice (une spécialité dans sa filmo, je viens de la découvrir dans le délirant Home after dark de Mervyn Leroy), il y a énormément de retournements de situations et de connotation sexuelles.

C'est une coproduction Anglo américaine. Le réalisateur Arthur Lubin est américain comme ses deux scénaristes Lenore Coffee (il a écrit des films noirs dont Sudden Fear et Tomorrow is forever) et Arthur Pierson. La troisième scénariste, Dorothy Davenport, est anglaise, elle était actrice avant de devenir réalisatrice puis scénariste.

Jean Simmons et Stewart Granger sont d'origine anglaise. Les principaux techniciens sont également anglais : la costumière Beatrice Dawson, le décorateur Wilfred Shingleton et le directeur photo Christopher Challis qui a travaillé avec Powell et Pressburger (the Red shoes).

Un excellent drame criminel qui vous tient en haleine jusqu'au final inattendu dans une ambiance colorée qui peut évoquer la Hammer. Simmons et Granger sont fabuleux dans leurs rapports toxiques. Dispo chez Sidonis.


Image


Image

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 04 sept. 2021, 11:11

Merci Chip.

Image

Vu le méconnu "the Interrupted journey", réalisé en 1949 par Daniel Birt, avec Richard Todd et Valerie Hobson.
Todd s'enfuit avec sa maîtresse en train, mais pris de remords, il tire le signal d'alarme, s'enfuit et retrouve sa femme bien aimée (Valerie Hobson). Cet arrêt de train provoque une collision de trains, causant 20 morts et 31 blessés. La police enquête.
J'ai rarement vu autant de retournements de situation cauchemardesques et de détails psychologiques. La cinématographie est de haut niveau, avec différentes trouvailles selon les évènements. Todd et Hobson sont magnifiques. Encore un excellent polar British disponible en DVD en Espagne et en Angleterre.

Image

Image


Image

Re: Le film criminel anglais

par chip » 03 sept. 2021, 09:41

L'histoire de Ruh Ellis dont parle , plus haut Stark, a été adapté à l'écran par Mike Newell avec Ruppert Everett et Miranda Richardson dans le rôle d' Ellis:
" Dance with a stranger " ( un crime pour une passion)(1985), très bon film dont j'ai le dvd. Quant à " House of cards " qui vient de ressortir, j'ai le dvd Bach films avec des bonus de François Guérif, il me faudra le revoir.

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 02 sept. 2021, 19:57

UN CRI DANS L'OMBRE (House of cards), réalisé en 1968 par John Guillermin, avec George Peppard, Inger Stevens, Orson Welles, Perrette Pradier.
G. Peppard est engagé pour s'occuper d'un enfant dont la mère est impliquée dans une organisation fasciste mondiale. Meurtres, complots, cavales à Paris, en Côte d'Or et à Rome. De nouveau une intrigue criminelle anglo saxonne dans Paris, comme dans "House of secrets" (avec Gérard Oury) et "Charade". C'est très bien filmé, même si le rythme est moins soutenu que dans "Charade". L'évocation d'une organisation fasciste organisée, puissante et riche est impressionnante. Peppard assure dans le rôle de l'Américain déterminé, il forme un beau couple avec Inger Stevens, mais également avec la sexy Perrette Pradier. Et puis cette dernière scène inoubliable avec Orson Welles.

Également distribué avec un deuxième titre français, "Duel dans l'ombre".

Image





Image


John Guillermin, Orson Welles et George Peppard

Image

George Peppard et la délicieuse Perrette Pradier

Image

Re: Le film criminel anglais

par Stark » 02 sept. 2021, 14:43

En 1952, Joan Henry a écrit un livre sur ses passages en prison pour fraude de chèque qu'elle adapte pour le cinéma en 1954 avec Jack Lee Thomson sous le titre "the Weak and the Weaked" avec Diana Dors.
Thomson et Henry décident de travailler sur un autre film. Thomson était contre la peine capitale et voulait une histoire sur un homme dans le couloir de la mort. Joan Henry lui suggère plutôt une femme et elle écrit "Yield to the night" en 1954. Diana Dors joue cette meurtrière emprisonnée et surveillée dans l'attente de la peine capitale dans "Yield to the night", son interprétation est saisissante : "c'était la première fois que j'avais une chance de jouer un tel rôle. J'ai été très reconnaissante envers Jack Lee Thomson pour avoir cru en moi. Jusque-là, tout le monde pensait que j'étais juste une blague, et certainement pas une actrice qu'on prend au sérieux, même si je pensais que je pouvais jouer des personnages plus intéressants. Le gros problème était d'essayer de convaincre les gens."

En 1951, Diana Dors joue dans" Lady Godiva rides again", dans lequel apparaît Ruth Ellis, qui fut mannequin puis gérante de night club en 1953. Elle avait de nombreuses relations amoureuses compliquées l'amenant à assassiner l'un de ses amants en avril 1955. Elle fut la dernière condamnée à mort en Angleterre et pendue en juillet 1955. Le parallélisme entre Ruth Ellis et Diana Dors dans "Yield to the night" est troublant, d'autant que ce qu'a vécu Ruth Ellis est arrivé après l'écriture du roman.

Jack Lee Thomson sur le tournage de "Yield to the night"

Image

Haut