par AJAX » 24 août 2008, 09:50
Aaah ! quel ravissement que cette série. J'en ai déja trouvé six sur les sept boîtiers DVD (j'attends encore
Samoa/L'esclave de l'Orient... pour
L'esclave de l'Orient, cliquez ici :
http://www.peplums.info/pep-cour32.htm#1 ). J'ai déjà regardé
La Terreur des Kirghizes (que je n'avais jamais vu)... un peu ridicule l'espèce de draculet avec sa courte cape noire, qui est soi-disant un lycanthrope — Steve Reeves dans La
Terreur des barbares était de beaucoup plus convaincant dans un rôle somme toute similaire. Je viens de matter maintenant
Catherine de Russie (que je ne connaissais pas non plus) et
La Charge des Cosaques, déjà vu plusieurs fois, à sa sortie, puis à la TV. Que de souvenirs ! Et quelle palette kitsch au niveau des couleurs. Du tout grand Mario Bava, qui s'amuse comme un petit fou avec ses éclairages jaune à gauche, bleu à droite, rouge au dessus... Ca me rappelle l'incroyable scène, aux couleurs outrées de Cecil B. DeMille dans
Les Dix Commandements, lorsque Charlton Heston-Moïse recevait les Tables de la Loi sur le Sinaï. On dirait une pâtisserie arabe (la comparaison n'est pas de moi, mais j'y adhère). Et, ce qui ne gâte rien, les copies qui nous sont proposées par SNC ne sont pas bêtement des VF, mais des copies italiennes restaurées ce qui nous permet de voir des scènes tombées en France (et en Belgique).
Ce qui me fascine dans ces films, c'est leur incroyable ouverture d'esprit. Les
Sandokan nous permirent de découvrir Emilio Salgari, bien que certains de ses romans existaient déjà en français. Mais dans le registre spécifiquement péplum qui m'intéresse, c'est au cinéma que — par exemple — je découvris certains aspects des relations Rome-Grèce que mes études avaient éludées (en Humanités, l'histoire grecque s'achève avec Alexandre le Grand : la période hellénistique est oubliée, et aussi la conquête romaine). Ah,
La bataille de Corinthe / Il conquistatore di Corinto ! Et
Le Colosse de Rhodes. Et
La charge de Syracuse !
C'est avec beaucoup de plaisir également que j'ai revu
Le Géant de Métropolis, curieux péplum-SF dans des décors très
kitsch, très "serial". Il s'agit d'une variation sur la fin de l'Atlantide, comme en témoigne la statue du géant Atlas portant la sphère céleste, qui domine Métropolis (un décor-maquette d'une naïveté rafraîchissante). Il n'y a pas vraiment de scénario : Gordon Mitchell n'arrête dans de déambuler pour se castagner avec les soldats, puis regagner sa planque. Mais le discours dénonçant la science sans conscience, dans une Cité peuplée de morts maintenus artificiellement en vie, et la revanche de la Nature a une résonnance très actuelle...
(Ca me fait songer que je n'ai toujours pas réussi à mettre la main sur une copie de
AGENTE S03 - OPERAZIONE ATLANTIDE de Paul Fleming, la james-bonderie italienne la plus génialement farfelue de toute l'histoire du cinéma transalpin de
Sixties : un faux archéologue-vrai agent secret US, découvre dans le Sahara une fausse civilisation atlante-vraie base secrète chinoise, sur laquelle règne une fausse Antinéa-vraie espionne de Mao.)
En pleine Guerre froide, donc,
Catherine de Russie nous ouvrait une lucarne sur l'histoire russe, édulcorée certes. Mais les dictionnaires ne sont pas fait pour les chiens, n'est-ce pas ?... Quel personnage que cette Catherine II, même si je préférais Hildegarde Kneef et sa grande bouche en Cléopâtre (
Antoine et Cléopâtre, de et avec Charlton Heston) ! Quand à
La Charge des Cosaques — j'y arrive sur mes petites pattes de velours... — la guerre du Caucase n'est toujours pas terminée... elle vient même de recommencer ce mois-ci, du fait de l'Ossétie du Sud, enclave à majorité russophone en Géorgie. Ah ! la Géorgie. La terre natale de Staline, le tsar rouge. Un géant. Et un salaud. En même temps. Mais pour moi, la Géorgie c'est autre chose. C'est la Colchide des anciens Grecs. C'est là que Jason et les Argonautes allèrent conquérir la Toison d'Or. Le marin irlandais Tim Severin reconstitua une galère grecque de l'Age du Bronze pour refaire le voyage de Jason depuis Volos, en Grèce, jusqu'au pied du Caucase, dans cette république encore soviétique à l'époque.
Il y a dans le roman de Jonathan Littell
Les Bienveillantes, de superbes pages sur ces peuples du Caucase — turco-iraniens musulmans — et leur relation avec les troupes du Troisième Reich. Fonçant vers l'Irak et ses champs pétrolifères tout en devant se défendre à Stalingrad, les Allemands préféraient composer avec les populations du Caucase, ne pas créer un front supplémentaire. Leur fallait-il exterminer telle minorité, les «Juifs du Caucase», au risque de s'aliéner les autres Caucasiens ? Et fallait-il, pour ceux-ci, considérer les nazis comme les libérateurs du bolchévisme ? Et puis, dans mon âme wallonne, il y a toujours un petit cocorico pour la Légion Wallonie qui y guerroya sous la blanche bannière frappée des rouges «bâtons de Bourgogne». Des inciviques ? Sans doute. Mais qui ont conquis leur place dans les vitrines du Cinquantenaire, dans notre Musée de l'Armée. Alors, je ne vais pas être plus catholique que le pape, n'est-ce pas... même si de 40 à 45 mon père demeura cinq ans prisonnier de guerre en Allemagne. Quel malheur que la guerre. Quel bonheur que le cinéma, cette mémoire pour qui veut bien se souvenir, ou qui veut bien interroger l'Histoire.
AJAX :s2:
Triérarque
Aaah ! quel ravissement que cette série. J'en ai déja trouvé six sur les sept boîtiers DVD (j'attends encore [i]Samoa/L'esclave de l'Orient...[/i] pour [i]L'esclave de l'Orient,[/i] cliquez ici : http://www.peplums.info/pep-cour32.htm#1 ). J'ai déjà regardé [i]La Terreur des Kirghizes[/i] (que je n'avais jamais vu)... un peu ridicule l'espèce de draculet avec sa courte cape noire, qui est soi-disant un lycanthrope — Steve Reeves dans La [i]Terreur des barbares[/i] était de beaucoup plus convaincant dans un rôle somme toute similaire. Je viens de matter maintenant [i]Catherine de Russie[/i] (que je ne connaissais pas non plus) et [i]La Charge des Cosaques,[/i] déjà vu plusieurs fois, à sa sortie, puis à la TV. Que de souvenirs ! Et quelle palette kitsch au niveau des couleurs. Du tout grand Mario Bava, qui s'amuse comme un petit fou avec ses éclairages jaune à gauche, bleu à droite, rouge au dessus... Ca me rappelle l'incroyable scène, aux couleurs outrées de Cecil B. DeMille dans [i]Les Dix Commandements,[/i] lorsque Charlton Heston-Moïse recevait les Tables de la Loi sur le Sinaï. On dirait une pâtisserie arabe (la comparaison n'est pas de moi, mais j'y adhère). Et, ce qui ne gâte rien, les copies qui nous sont proposées par SNC ne sont pas bêtement des VF, mais des copies italiennes restaurées ce qui nous permet de voir des scènes tombées en France (et en Belgique).
Ce qui me fascine dans ces films, c'est leur incroyable ouverture d'esprit. Les [i]Sandokan[/i] nous permirent de découvrir Emilio Salgari, bien que certains de ses romans existaient déjà en français. Mais dans le registre spécifiquement péplum qui m'intéresse, c'est au cinéma que — par exemple — je découvris certains aspects des relations Rome-Grèce que mes études avaient éludées (en Humanités, l'histoire grecque s'achève avec Alexandre le Grand : la période hellénistique est oubliée, et aussi la conquête romaine). Ah, [i]La bataille de Corinthe / Il conquistatore di Corinto[/i] ! Et [i]Le Colosse de Rhodes.[/i] Et [i]La charge de Syracuse ![/i]
C'est avec beaucoup de plaisir également que j'ai revu [i]Le Géant de Métropolis, [/i]curieux péplum-SF dans des décors très[i] kitsch,[/i] très "serial". Il s'agit d'une variation sur la fin de l'Atlantide, comme en témoigne la statue du géant Atlas portant la sphère céleste, qui domine Métropolis (un décor-maquette d'une naïveté rafraîchissante). Il n'y a pas vraiment de scénario : Gordon Mitchell n'arrête dans de déambuler pour se castagner avec les soldats, puis regagner sa planque. Mais le discours dénonçant la science sans conscience, dans une Cité peuplée de morts maintenus artificiellement en vie, et la revanche de la Nature a une résonnance très actuelle...
(Ca me fait songer que je n'ai toujours pas réussi à mettre la main sur une copie de [i]AGENTE S03 - OPERAZIONE ATLANTIDE[/i] de Paul Fleming, la james-bonderie italienne la plus génialement farfelue de toute l'histoire du cinéma transalpin de [i]Sixties[/i] : un faux archéologue-vrai agent secret US, découvre dans le Sahara une fausse civilisation atlante-vraie base secrète chinoise, sur laquelle règne une fausse Antinéa-vraie espionne de Mao.)
En pleine Guerre froide, donc, [i]Catherine de Russie[/i] nous ouvrait une lucarne sur l'histoire russe, édulcorée certes. Mais les dictionnaires ne sont pas fait pour les chiens, n'est-ce pas ?... Quel personnage que cette Catherine II, même si je préférais Hildegarde Kneef et sa grande bouche en Cléopâtre ([i]Antoine et Cléopâtre,[/i] de et avec Charlton Heston) ! Quand à [i]La Charge des Cosaques[/i] — j'y arrive sur mes petites pattes de velours... — la guerre du Caucase n'est toujours pas terminée... elle vient même de recommencer ce mois-ci, du fait de l'Ossétie du Sud, enclave à majorité russophone en Géorgie. Ah ! la Géorgie. La terre natale de Staline, le tsar rouge. Un géant. Et un salaud. En même temps. Mais pour moi, la Géorgie c'est autre chose. C'est la Colchide des anciens Grecs. C'est là que Jason et les Argonautes allèrent conquérir la Toison d'Or. Le marin irlandais Tim Severin reconstitua une galère grecque de l'Age du Bronze pour refaire le voyage de Jason depuis Volos, en Grèce, jusqu'au pied du Caucase, dans cette république encore soviétique à l'époque.
Il y a dans le roman de Jonathan Littell [i]Les Bienveillantes,[/i] de superbes pages sur ces peuples du Caucase — turco-iraniens musulmans — et leur relation avec les troupes du Troisième Reich. Fonçant vers l'Irak et ses champs pétrolifères tout en devant se défendre à Stalingrad, les Allemands préféraient composer avec les populations du Caucase, ne pas créer un front supplémentaire. Leur fallait-il exterminer telle minorité, les «Juifs du Caucase», au risque de s'aliéner les autres Caucasiens ? Et fallait-il, pour ceux-ci, considérer les nazis comme les libérateurs du bolchévisme ? Et puis, dans mon âme wallonne, il y a toujours un petit cocorico pour la Légion Wallonie qui y guerroya sous la blanche bannière frappée des rouges «bâtons de Bourgogne». Des inciviques ? Sans doute. Mais qui ont conquis leur place dans les vitrines du Cinquantenaire, dans notre Musée de l'Armée. Alors, je ne vais pas être plus catholique que le pape, n'est-ce pas... même si de 40 à 45 mon père demeura cinq ans prisonnier de guerre en Allemagne. Quel malheur que la guerre. Quel bonheur que le cinéma, cette mémoire pour qui veut bien se souvenir, ou qui veut bien interroger l'Histoire.
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Triérarque