par Sergent Ryker » 17 janv. 2008, 20:25
Lifeboat
Titre Original Lifeboat
Genre Drame
Pays Etats-Unis (1944)
Durée 94 Min , noir et blanc
Réalisateur Alfred Hitchcock
Avec Tallulah Bankhead, William Bendix, Walter Slezak
Producteurs Kenneth MacGowan
Scénaristes John Steinbeck
Compositeur Hugo Friedhofer
Sujet:Au cours de la seconde guerre mondiale, un navire anglais est coulé par les torpilles d’un sous-marin allemand. C’est ainsi que huit rescapés embarqueront pour un long voyage sur un canot de sauvetage.
Critique subjective :
Sans aller jusqu’à parler de film maudit, on peut dire que Lifeboat a connu quelques problèmes et non des moindres. Hitchcock étant parti tourner son prochain film en Grande-Bretagne, le producteur du métrage put assurer un second montage comme bon lui semblat. Présenté à la presse, le film reçut un accueil élogieux jusqu’à ce qu’un critique, bientôt rallié par presque tous les autres, ne trouve le personnage du naufragé nazi (incarné par l’excellent Walter Slezak) un peu trop sympathique à son goût (quand bien même le personnage incriminé est mauvais et fourbe au possible). Injustement décrié, Lifeboat fut lâché par le studio et sortit en 1944 dans une configuration limitée. Ce n’est que plus tard que le film fut enfin réhabilité et reconnu pour ses indéniables qualités.
Ecrit par John Steinbeck (Les raisins de la colère, Des souris et des hommes), le scénario de Lifeboat peut être résumé en une phrase. Alors que la seconde guerre mondiale fait rage, un navire anglais est coulé par un sous-marin allemand et huit naufragés trouvent refuge dans un canot de sauvetage. Avec, entre autres, la présence d’un nazi à bord, des vivres limités et un naufragé dont la jambe se gangrène, les rebondissements ne manquent pas. Fort heureusement, Steinbeck évite la surenchère en aménageant des plages où, mer d’huile oblige, les rescapés connaissent un ennui mortel qui laisse le temps d’apprécier le caractère désespéré de la situation. L’intérêt premier du script réside dans l’évolution des relations entre les personnages. Assez archétypaux au commencement, ces derniers dévoilent peu à peu des personnalités moins tranchées, la promiscuité et les conditions extrêmes révélant la nature profonde de chacun. Ainsi naîtrons jeux de pouvoir, manipulations, confrontations d’ego et soupçons (justifiés ou non). Aidés par des dialogues qui sonnent juste, les huit comédiens forment une distribution hétérogène du meilleur aloi. L’évolution physique et psychologique des personnages est sensible et l’on prend conscience que chaque naufragé est à bout.
On sent bien qu’Hitchcock s’est lancé un défi à lui-même avec ce projet, Lifeboat étant un véritable challenge de mise en scène. Huis clos flottant à ciel ouvert (certes, l’expression a un côté contradictoire), le métrage aurait pu être ennuyeux au possible mais, avec Hitch à la barre, il n’en est rien. Restreint, le périmètre de l’action n’en est que plus maîtrisé. C’est d’ailleurs pour avoir plus de contrôle que le cinéaste anglais préféra un tournage en studio. Avec une réalisation virtuose et un montage affûté, Hitchcock dynamise l’aventure de ces huit hommes et femmes perdus au beau milieu de l’océan. Le fait que le réalisateur ait peu recours aux plans larges peut sembler paradoxal (l’action a lieu en mer et l’on voit peu la grande bleue) mais démontre qu’il se focalise uniquement sur ce qui se passe dans l’embarcation. Rien d’autre ne compte. Malicieux, Alfred Hitchcock s’offre même le luxe de sa traditionnelle apparition via une photographie dans un journal.
Verdict :
Huis clos, film concept, Lifeboat est donc un exercice de style périlleux mené de main de maître par un Hitchcock sachant toujours comment maintenir le cap.
Photos et Lobbys:
Jaquette du dvd:
Sticker du dvd:
Propagande de l'epoque (1944):
Lifeboat
Titre Original Lifeboat
Genre Drame
Pays Etats-Unis (1944)
Durée 94 Min , noir et blanc
Réalisateur Alfred Hitchcock
Avec Tallulah Bankhead, William Bendix, Walter Slezak
Producteurs Kenneth MacGowan
Scénaristes John Steinbeck
Compositeur Hugo Friedhofer
Sujet:Au cours de la seconde guerre mondiale, un navire anglais est coulé par les torpilles d’un sous-marin allemand. C’est ainsi que huit rescapés embarqueront pour un long voyage sur un canot de sauvetage.
Critique subjective :
Sans aller jusqu’à parler de film maudit, on peut dire que Lifeboat a connu quelques problèmes et non des moindres. Hitchcock étant parti tourner son prochain film en Grande-Bretagne, le producteur du métrage put assurer un second montage comme bon lui semblat. Présenté à la presse, le film reçut un accueil élogieux jusqu’à ce qu’un critique, bientôt rallié par presque tous les autres, ne trouve le personnage du naufragé nazi (incarné par l’excellent Walter Slezak) un peu trop sympathique à son goût (quand bien même le personnage incriminé est mauvais et fourbe au possible). Injustement décrié, Lifeboat fut lâché par le studio et sortit en 1944 dans une configuration limitée. Ce n’est que plus tard que le film fut enfin réhabilité et reconnu pour ses indéniables qualités.
Ecrit par John Steinbeck (Les raisins de la colère, Des souris et des hommes), le scénario de Lifeboat peut être résumé en une phrase. Alors que la seconde guerre mondiale fait rage, un navire anglais est coulé par un sous-marin allemand et huit naufragés trouvent refuge dans un canot de sauvetage. Avec, entre autres, la présence d’un nazi à bord, des vivres limités et un naufragé dont la jambe se gangrène, les rebondissements ne manquent pas. Fort heureusement, Steinbeck évite la surenchère en aménageant des plages où, mer d’huile oblige, les rescapés connaissent un ennui mortel qui laisse le temps d’apprécier le caractère désespéré de la situation. L’intérêt premier du script réside dans l’évolution des relations entre les personnages. Assez archétypaux au commencement, ces derniers dévoilent peu à peu des personnalités moins tranchées, la promiscuité et les conditions extrêmes révélant la nature profonde de chacun. Ainsi naîtrons jeux de pouvoir, manipulations, confrontations d’ego et soupçons (justifiés ou non). Aidés par des dialogues qui sonnent juste, les huit comédiens forment une distribution hétérogène du meilleur aloi. L’évolution physique et psychologique des personnages est sensible et l’on prend conscience que chaque naufragé est à bout.
On sent bien qu’Hitchcock s’est lancé un défi à lui-même avec ce projet, Lifeboat étant un véritable challenge de mise en scène. Huis clos flottant à ciel ouvert (certes, l’expression a un côté contradictoire), le métrage aurait pu être ennuyeux au possible mais, avec Hitch à la barre, il n’en est rien. Restreint, le périmètre de l’action n’en est que plus maîtrisé. C’est d’ailleurs pour avoir plus de contrôle que le cinéaste anglais préféra un tournage en studio. Avec une réalisation virtuose et un montage affûté, Hitchcock dynamise l’aventure de ces huit hommes et femmes perdus au beau milieu de l’océan. Le fait que le réalisateur ait peu recours aux plans larges peut sembler paradoxal (l’action a lieu en mer et l’on voit peu la grande bleue) mais démontre qu’il se focalise uniquement sur ce qui se passe dans l’embarcation. Rien d’autre ne compte. Malicieux, Alfred Hitchcock s’offre même le luxe de sa traditionnelle apparition via une photographie dans un journal.
Verdict :
Huis clos, film concept, Lifeboat est donc un exercice de style périlleux mené de main de maître par un Hitchcock sachant toujours comment maintenir le cap.
Photos et Lobbys:
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Jaquette du dvd:
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Sticker du dvd:
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Propagande de l'epoque (1944):
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