Le chemin des étoiles - The Way to the Stars - 1945 - Anthony Asquith

Répondre


Cette question est un moyen d’empêcher des soumissions automatisées de formulaires par des robots.

Les BBCodes sont désactivés
Les smileys sont désactivés

Revue du sujet
 • Ajoutez une image.
   

Étendre la vue Revue du sujet : Le chemin des étoiles - The Way to the Stars - 1945 - Anthony Asquith

Re: Le chemin des étoiles - The Way to the Stars - 1945 - Anthony Asquith

par kiemavel1 » 07 déc. 2019, 22:02

Bien que daté, c'est mon livre de chevet sur le cinéma britannique mais je n'y étais pas allé voir et , du coup, tu m'apprends la grande popularité du film à l'époque.
Je serais bien en peine de situer ce film par rapport aux autres grands films de la période ou à de "vrais" films de guerre

Là, comme ça, même à chaud, j'ai encore préféré, au moins : Ceux qui servent en mer de Lean et presque tous les films de Powell et Pressburger : Je sais où je vais. A Canterbury Tale. Le 49ème parallèle … et surtout le sublime : Le colonel Blimp

Un cran en dessous, un autre Powell/Pressburger : un de nos avions n'est pas rentré ... et d'autres que j'oublie forcément

Mais il n'est pas tellement surprenant que le film d'Asquith ait été préféré à d'autres qui montraient plus directement la guerre (les anglais s'étaient pris trop de bombes … )

Re: Le chemin des étoiles - The Way to the Stars - 1945 - Anthony Asquith

par chip » 07 déc. 2019, 10:08

" Un référendum populaire, organisé en G-B , en fit le meilleur film anglais de la période 1939-1945 "(30 ans de cinéma britannique)

Re: Le chemin des étoiles - The Way to the Stars - 1945 - Anthony Asquith

par kiemavel1 » 06 déc. 2019, 17:28

Les 3 "débutants" : Jean Simmons, Trevor Howard, Bonar Colleano et le grand second rôle Basil Radford, encore une fois remarquable dans un rôle de complément (de sous officier non volant, confident des pilotes)

Image
Image
Image
Image

Le chemin des étoiles - The Way to the Stars - 1945 - Anthony Asquith

par kiemavel1 » 06 déc. 2019, 16:51

Image
En 1940, lors de la bataille d'Angleterre, Peter Penrose, un pilote fraîchement diplômé arrive à la base de Halfpenny Fields et y est pris sous son aile par le capitaine David Archdale, fiancé à "Toddy", la directrice de la pension et du pub du village voisin très fréquenté par les pilotes. C'est là que Peter rencontre Iris, une jeune résidente dont il tombe amoureux. Peu après, David et Toddy se marient et bientôt naît un enfant mais quand David ne rentre pas d'une mission, Peter décide de s'éloigner de Iris de peur de lui faire subir le sort de Toddy ...
Image
Parmi les très nombreux films de guerre britanniques tournés à chaud, celui ci doit être celui où on voit le moins concrètement la guerre. Au tout début, une brève séquence montre la base attaquée par un raid de l'aviation allemande mais par la suite, pratiquement tout ce que l'on verra directement de la guerre, ce sont des avions décoller … et parfois atterrir. Enfin, ça, le retour, et la très grande incertitude sur ce point, c'est justement ce qui est à la base d'une bonne partie de ce qui fait le cœur du film qui va s'attacher à montrer comment l'engagement dans la guerre va conditionner la psychologie des hommes surtout en ce qui concerne leurs vies personnelles et amoureuses. On pourrait donc qualifier The Way … de chronique de guerre « intimiste » montrant de manière délicate et personnelle les événements survenus sur une base anglaise de 1940 à 1944.
Image
Image
Rien à voir donc avec les films de base aérienne en temps de guerre, type Un homme de fer, 1949 (dont le début est d'ailleurs visiblement très inspiré par celui du film d'Asquith qui débute par des vues de la base désaffectée, la caméra se fixant sur quelques objets restés sur place, objets tous connectés à des individus ou des événements que l'on découvrira par la suite). Car bien que dépourvu (ou presque) de séquences d'action, le film de Henry King proposait une réflexion très profonde sur la notion de commandement et les enjeux étaient guerriers (principalement, comment réduire les pertes humaines dans l'aviation alliée). Or, ici, tout ce qui intéresse les initiateurs du film, Asquith et son scénariste attitré Terrence Rattigan, ce sont surtout, chez quelques personnages, les interactions entre leur condition de « soldat » et leur vie amoureuse ; avec en ajout, à partir du milieu du récit : le choc des cultures entraîné par l'arrivée d'une unité de pilotes américains sur la base.
Image
Le personnage central de l'histoire est Peter Penrose (John Mills), d'abord un jeune pilote inexpérimenté et pas spécialement doué. D'ailleurs, même si le management des hommes n'est pas du tout le sujet du film, celui de Archdale (joué par le sublime Mickaël Redgrave) sur Penrose est montré de manière aussi délicate et subtile (il se montre assez dur en public … et beaucoup plus compréhensif et patient en privé) qu'est traité le reste du film. Le reste, ce sont surtout les amours de Archdale avec Toddy … qui influencent la relation que commence à entretenir Penrose avec Iris, surtout après la mort du pilote alors déjà marié et jeune père de famille car le jeune homme qui commence à accumuler les missions dangereuses voit bien le peu de devenir qu'il peut avoir.
Image
Image
La relation entre Penrose et sa petite amie est donc le fil conducteur du film mais, au centre du film, vient s'y juxtaposer celle de la veuve de Archdale,Toddy, avec un nouveau personnage : Johnny Hollis (Douglass Montgomery), un jeune pilote américain qui arrive sur la base en 1942 avec son unité … et plus largement, le récit va montrer avec beaucoup d'acuité le choc des cultures entre ces jeunes Yankees et les quelques personnels britanniques restés en poste à Halfpenny Fields, la réserve britannique se heurtant (gentiment) à l'exubérance américaine. Les manières de ceux ci tranchent singulièrement avec celles des anglais (au pub, au bal …) et même en parallèle des combats aériens puisque les américains, non encore confrontés directement à la guerre, semblent arrogants, inconscients des dangers et moqueurs vis à vis des anglais et de leurs manières.
Image
Mais les hommes finissent par se rapprocher ( alcool et musique aidant à fraterniser :wink: ) … et même les hommes tentent bien de se rapprocher des dames anglaises. Dans un film britannique de 1945, on ne montre pas – comme cela fut forcément le cas – les aventures sans lendemain ou extra-conjugales mais des personnages qui se marient ou qui voudraient le faire et donc la relation qui se noue entre la veuve de guerre et son jeune prétendant reste surtout tendre et touchante : lui aussi est père de famille en Amérique, ce qui les rapproche d'emblée. Son comportement est bien plus sage que celui du second pilote américain principalement portraituré (lui aussi de manière très fine), c'est à dire l'exubérant et fantasque Joe Friselli (Bonar Colleano, dans son premier film) avec lequel le choc des cultures prend un tour plus personnel puisqu'il va courtiser Iris, délaissée par Penrose ...
Image
Image
Je m'arrête là … Ce film d'Asquith voyait donc les débuts au cinéma de Bonar Colleano mais c'était aussi seulement le 2ème film de Trevor Howard (dans le rôle du commandant de la base très vite abattu) et également l'un des premiers de la toute jeune Jean Simmons, 16 ans, qui chante au cours d'un fête. Comme dans le film de Lewis Gilbert présenté hier (Carve her Name with Pride), un poème revêt une certaine importance, c'est celui écrit par le personnage interprété par Mickael Redgrave : For Johnny (qu'il récite d'abord à sa future femme, que celle ci conserve avec elle, puis qui est moqué par Friselli … avant d'être relu, cette fois ci respectueusement, par ce dernier dans le final. Entre autres)

Do not despair, for Johnny head-in-air.
He sleeps as sound, as Johnny Under ground.

Fetch out no shroud, for Johnny in-the-cloud,
and keep your tears, for him in after years.

Better by far, for Johnny the bright star,
to keep your head, and see his children feed

Johnny in the Clouds sera repris par les distributeurs comme titre américain de The Way to the Stars
Difficile de situer ce film dans la brillante filmographie d'Anthony Asquith. Il est en tout cas de meilleurs films "de guerre" mais celui ci est évidemment très réussi et très touchant. vu - à peu près - en vost.

Image

Haut