Cette sixième traduction des aventures de
Parker (période contemporaine) est un excellent cru.
Notre héros solitaire est comme d'habitude embarqué dans un casse (ici un fourgon blindé), planifié et préparé aux petits oignons, mais dont la réalisation va être sévèrement compliquée par des éléments extérieurs.
Finalement
Parker et
Dortmunder sont les 2 faces (noire et impitoyable pour le premier, humoristique pour le second) d'une seule et même malédiction : la malchance
L'un comme l'autre réussissent rarement ou partiellement leurs coups ; non pas à cause de leur incompétence, mais en raison d'évènements, de coïncidences ou de tiers imprévus et imprévisibles.
D'ailleurs, comparés aux
Parker des années 60, le nouveau modèle s'est un peu dortmunderisé. Non pas qu'il soit devenu l'organisateur pessimiste, fataliste et blasé de
Westlake, mais la sécheresse des 1er
Parker s'est adoucie pour laisser place à de nombreuses digressions ou
Stark esquisse et caricature avec l'humour et le brio de son double, les portraits et les mœurs de ses contemporains.
Parker est toujours froid comme l'acier, mais les personnages secondaires on prit de la densité et de la profondeur.
Sans pour autant ralentir la narration, puisque dans ce roman, ça démarre à 100 à l'heure (comme une Série B) et ça enchaîne sur une histoire pleine de suspense, de rebondissements et de personnages secondaires qui se croisent dans des intrigues sophistiquées mais racontées sobrement et avec punch, de façon simple et directe .
Du grand art et un matériau en or pour une adaptation cinématographique.