En 2035, l'humanité, ravagée par un virus fulgurant apparu à la fin du 20e siècle, a pratiquement disparu et les quelques rescapés sont contraints de vivre sous terre. Pour comprendre comment pareille catastrophe a pu se produire, des scientifiques ont mis au point une métode pour voyager dans le temps et expédient ainsi James Cole (Bruce Willis) dans le passé. Voulant prévenir la population du danger futur, ce dernier est enfermé dans un hôpital psychiatrique.
A l'opposé de la trilogie Retour vers le futur, ce film de Terry Gilliam traite de la thématique de voyage dans le temps d'une manière moins ludique et peut-être plus réaliste en fin de compte que les films de Robert Zemeckis. Ici, le personnage expédié dans le passé, se rend progressivement compte que ses actions visant à modifier le futur ne font que le renforcer. Il faut voir le film au moins deux fois pour bien s'en rendre compte et saisir la complexité de l'histoire. Comme à son habitude, Terry Gilliam nous entraîne dans une aventure déroutante, avec un personnage qui perd progressivement ses repères au fil de ses voyages dans le temps, au point de ne plus savoir s'il se trouve dans le présent, le passé ou le futur. Bref, de savoir où se trouve la frontière entre la réalité et l'imaginaire, entre ce qui s'est produit et ce qui ne l'est pas encore.
Bruce Willis doit à nouveau sauver le monde de la catastrophe, mais dans un registre totalement à l'opposé de celui du héros dont il a pris l'habitude de prendre les traits. James Cole est un individu normal, qui possède certes une capacité mémorielle supérieure à la norme, mais qui possède également des faiblesses. Alors même s'il doit jouer les sauveurs de l'humanité, Willis prend ici ce rôle à contre-pied et signe une toute grande performance. Le côté pessimiste et désepéré de sa quête, ne font que renforcer le fait que L'armée des 12 singes est un excellent film.
