Avant de s’abandonner aux joies de la comédie, Edouard Molinaro a démarré sa carrière sur les chapeaux de roues avec 3 polars en noir et blanc de très haute tenue.
Avant Un témoin dans la ville chroniqué il y a peu et Des femmes disparaissent solide mais légèrement caricatural et surfait, le sieur a démarré sa carrière avec ce Dos au mur, noir d'encre, serré et magistral.
Un mot quand même sur la qualité du scénario (tiré de son roman Délivrez nous du mal) de Frédéric Dard , dont le versant noir et désespéré de l’œuvre s’efface trop souvent derrière ses San antoniaiseries. Bref, toutes proportions gardées, une sorte d’alter-ego français du double-face Westlake/Stark.
Dialoguiste, adaptateur, scénariste, d’une tripotée de polars et de drames, F. Dard a donc vu bon nombre de ses romans transposé au cinéma.
La longue liste des films auxquels il a participé à divers titres dans les année 50 et 60 est édifiante et en font un homme clé de cette période.
http://cinema.encyclopedie.personnalite ... p?pk=16218
Si sur le papier, ce Dos au mur, est une banale histoire d’adultère vieille comme la nuit des temps et me semble t’il déjà traitée à l’écran , le traitement de l’histoire est extrêmement convaincant au plan formel et narratif, Ca démarre sec sur un dizaine de minutes quasiment sans paroles ou l’on voit Jacques Decrey (épatant Gérard Oury cocu désespéré mais machiavélique) riche industriel se débarrasser du corps de Yves Normand (Philippe Nicaud), l’amant de sa femme Gloria Decrey (Jeanne Moreau, la tristesse languissante appropriée).
S’ensuit alors un long flash back qui va révéler le dessous des cartes et surtout démentir les première images.
Entre le début du film et le coup de théâtre final, on assiste à la destruction psychologique et la lente descente aux enfers des 3 protagonistes, unis dans un ballet morbide de chantages, de ruses et de vengeance ; tous vaincus par l’effet boomerang du stratagème diaboliquement habile, mis en place par le cocu pour se venger.
Une œuvre puissante et cruelle, tout juste aérée par le personnage ballot du privé, incarné par Jean Lefevre .
Le dos au mur - Edouard Molinaro - 1959
- wintergreen
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Le dos au mur - Edouard Molinaro - 1959
Modifié en dernier par wintergreen le 09 avr. 2010, 10:21, modifié 5 fois.
Re: Le dos au mur - Edouard Molinaro - 1959
Un dvd existe?
- wintergreen
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Re: Le dos au mur - Edouard Molinaro - 1959
Non, pas à ma connaissance. Même pas de VHS sur Price. Encore une pièce maitresse oubliée des éditeurs.Personne a écrit :Un dvd existe?
Je l'ai enregistré sur le cable il y a plusieurs années.
Re: Le dos au mur - Edouard Molinaro - 1959
Un DVD Z2 chez Gaumont est sorti, en promotion chez Joseph Gibert...à 13€ fin 2011.
Re: Le dos au mur - Edouard Molinaro - 1959
Je vais essayer de trouver ces 2 films, vus il y a très longtemps, merci.
Re: Le dos au mur - Edouard Molinaro - 1959
Ce n'est pas 1959 mais 1957 qu'il faut lire ! .
Ce film fut commencé le 13 Novembre 1957 et terminé le 24 Décembre 1957 .
Première représentation à Paris le 7 Mars 1958 au " Gaumont-Palace " , au " Biarritz " , au " Madeleine " et au " Richelieu " .
Ce film fut commencé le 13 Novembre 1957 et terminé le 24 Décembre 1957 .
Première représentation à Paris le 7 Mars 1958 au " Gaumont-Palace " , au " Biarritz " , au " Madeleine " et au " Richelieu " .