Iluminados por el fuego - Illuminés par le feu - 2005 - Tristán Bauer

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Personne
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Iluminados por el fuego - Illuminés par le feu - 2005 - Tris

Message par Personne » 05 juin 2007, 13:16

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avec:

Gastón Pauls ... Esteban Leguizamón
Pablo Riva
César Albarracín
Hugo Carrizo
Virginia Innocenti

De nos jours, la tentative de suicide d'un ancien soldat, fait se remémorer à un de ses camarades les jours passés pendant la Guerre des Malouines en 1982.

Ils avaient faims, ils avaient froids, la hiérarchie était pleine d'incapables et les Argentins attendaient la marine britannique dans ces conditions dans des iles perdues de l'Atlantique en plein hiver austral. Le film raconte cela par le destin de trois camarades. Un beau film sur le souvenir.
La scéne de bataille de nuit m'a semblée par contre un peu confuse.

A découvrir.

Le dvd espagnol propose des sous-titres Français. La bande sonore 5.1 Dolby Digital est absolument dantesque, les basses sont monstrueuses, madame est même venu me demander de baisser le volume! :mrgreen:

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Message par Personne » 10 juin 2007, 18:14

La jaquette:

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Daniel3
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Message par Daniel3 » 12 juin 2007, 23:56

L'acteur sur la jaquette ressemble un p'tit brin à Jeffrey Hunter.

Voici ce que le journal Le Soleil, un journal de la ville de Québec, disait à propos de ce film.

Le journaliste Gilles Carignan.

Le vendredi 31 mars 2006

FESTIVAL DE CINÉMA DES 3 AMÉRIQUES

« Le Baptême du feu » : le tabou des Malouines



Projeté une dernière fois cet après-midi au Festival de cinéma des 3 Amériques, Iluminados por el Fuego (Le Baptême du feu) est le premier film argentin à rouvrir les plaies non colmatées d’une guerre oubliée, celle des Malouines. La défaite cuisante demeure un sujet douloureux en Argentine. En entrevue au SOLEIL, le réalisateur Tristan Bauer évoque le devoir de mémoire.

Triste anniversaire. Il y aura exactement 24 ans demain, sous l’impulsion nationaliste du dictatorial général Galtieri, de jeunes soldats argentins débarquaient aux Malouines, petites îles de l’Atlantique à 450 km des côtes sud-américaines, dépendant du Royaume-Uni, mais dont l’Argentine revendique la souveraineté.

La riposte de Margaret Tatcher fut sèche, rapide, validée par la communauté internationale (et politiquement payante pour la dame de fer). Quatre-vingts jours plus tard, après de violents affrontements dans des conditions pénibles, les survivants argentins regagnaient leur pays, vaincus.

Aucun comité d’accueil à l’arrivée. Pas d’honneur, d’hommage. Plutôt la honte. Et depuis, le silence, l’oubli. Pour beaucoup d’ex-soldats, l’enfer a pris un autre visage : celui de l’indifférence. Rien pour les aider à soigner leurs blessures intérieures.

Si bien que 24 ans après la fin des hostilités, l’Argentine continue de compter ses morts. Livrée au tout début du film de Tristan Bauer, une statistique glace le sang. Ainsi, le nombre d’ex-soldats qui se sont suicidés depuis la fin de la guerre dépasse désormais le nombre d’Argentins tués sur le champ de bataille ! Plus de 300 hommes.

Sale guerre. Quelques films argentins l’ont évoquée au fil des ans. Mais Iluminados por el Fuego est le premier à installer le spectateur dans les tranchées, au cœur des ténèbres, et à y suivre une poignée de ces jeunes soldats sacrifiés, au quotidien d’un terrain hostile, sous la gouverne de dirigeants intransigeants.

Pourquoi un tel silence de la part du cinéma ? « C’est encore un sujet tabou », mentionne le cinéaste, en entrevue depuis Paris. Et il ajoute : « La plupart des soldats argentins envoyés aux Malouines n’étaient pas des professionnels, mais des jeunes, en train de faire leur service obligatoire. Quand ils sont partis, c’était comme si l’Argentine envoyait ses joueurs au Mondial de soccer. Mais quand ils sont revenus, ils n’ont rien reçu. Le gouvernement les a tenus au silence. Plus question de parler des Malouines. Même après la dictature. »

La honte ? « Je ne sais si c’est le mot juste, mentionne Tristan Bauer. Mais ce qui est certain, c’est que le fait de ne pas en parler a eu un effet sur ceux qui sont revenus. Le nombre de suicidés dépassent le nombre de soldats tués ! »

Inspiré du roman autobiographique d’un vétéran des Malouines, Edgard Esteban, le film de Bauer part de la tentative de suicide d’un ex-soldat pour remonter le temps jusqu’au champ de bataille, où la 9e Brigade aérienne a rencontré des ennemis sans visage: le froid, le manque de ressource, la quasi famine. Sans compter leur inexpérience. Le film pointe aussi du doigt l’incompétence et les méthodes sadiques des hauts gradés, qui ont mené les troupes vers un mur. « J’aimais que le roman ne se contente pas d’une analyse politique, mais aborde cette guerre d’un point de vue humain. C’est ce regard humain qui m’a bouleversé, et m’a convaincu de l’importance de raconter cette histoire. » Question, par le fait même, de saluer le souvenir de ces soldats oubliés.

Épisode bouleversant du tournage, Tristan Bauer et son équipe ont pu tourner sur les lieux du drame, les Malouines. Pas les scènes de guerre, mais la portion finale du récit, dans laquelle un vétéran revient pour la première fois dans le petit archipel, où flotte toujours le drapeau britannique. Pour pouvoir tourner là-bas, il a fallu pour la production négocier avec les représentants britanniques.

« On leur a fait valoir qu’on ne pensait pas avoir besoin de permis, parce qu’on considère que ce territoire est toujours le nôtre. On a pu aller tourner, on n’a pas rencontré de gros problèmes, mais ce fut une expérience très émotive. C’est la première fois qu’une équipe professionnelle allait tourner là-bas. C’était très fort de traverser les champs de batailles et de trouver encore sur le terrain des sacs à dos, des chaussures de guerre, des sacs de couchage, des objets personnels... Ce fut extrêmement émouvant. »

La production du film fut teintée d’embûches. Hostilité de l’armée. Méfiance de partenaires privés devant le sujet. Iluminados por el Fuego est sorti en Argentine. Il a attiré plus de 350 000 spectateurs. Un succès, qui a remis le sujet dans l’actualité. Et les vétérans, ont-ils gagné un peu de reconnaissance ? « Pendant des années, ils n’ont rien eu. Mais après une lutte qu’ils ont eux-mêmes menée, ils ont réussi à obtenir une pension de guerre, une certaine forme de reconnaissance. Ce n’est pas suffisant. Mais c’est 10 fois mieux qu’il y a cinq ans. »

Le film de Tristan Bauer, primé dans plusieurs festivals, circule à travers le monde. Paris aujourd’hui. New York bientôt pour la première américaine. Il devrait prendre l’affiche à Québec à l’été. D’ici là, le cinéaste devrait avoir complété le scénario de son prochain film, un immense projet sur Che Guevera, pour lequel il s’est fait ouvrir les archives personnelles du révolutionnaire sud-américain. Bref, on réentendra parler de lui. Pour le moment, avant de raccrocher, il a un dernier souhait à formuler pour les Malouines : que le lieu hanté devienne un lieu de paix. « Ces dernières années, note-t-il, les Britanniques y ont entraîné des soldats avant de les envoyer envahir l’Irak. » Autre guerre, pas plus glorieuse.

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