Up in the air - jason reitman - 2009

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wintergreen
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Up in the air - jason reitman - 2009

Message par wintergreen » 21 avr. 2010, 17:21

Ryan Bingham (G. Clooney) aux futurs licenciés économiques: « votre entreprise a décidé de vous libérer. N’oubliez pas que tous les bâtisseurs d’empire se sont un jour retrouvés dans votre situation » … « Profitez en pour rebondir ! »

Ryan Bingham est salarié d’un cabinet d’audit spécialisé dans la gestion des licenciements. C’est un coupeur de tête efficace, qui fait le sale boulot logiquement dévolu aux DRH

Son mode opératoire : Un entretien avec les futures chômeurs pour leur annoncer la sentence et leur procurer un vague soutien psychologique, ainsi qu’une plaquette d’aide à la reconversion. Avec la phrase clé susdite, balancée systématiquement à chacun d’eux, le plus sérieusement du monde.

Ryan est une pointure dans son métier. Sans attaches familiales, il passe plus de 300 jours par an dans les avions et les hôtels de luxe ; possède une tripotée de carte de crédit, de cartes pass et autres sésame de fidélité et d’abonnement, qui en fond la caricature du globe trotteur VIP nomade et déraciné.
Ce mode de vie est sa fierté et inversement. Cerise sur le gâteau, son but ultime est de devenir le premier voyageur aérien parcourir 10 millions de miles par avion et le 7ème à posséder le PASS magique des nouveaux résidents du ciel aérien.

Mais sa vie luxueuse de vagabond 5 étoiles cynique et égoïste va être mise en péril par 2 rencontre féminines : 1 petite collègue futée aux dent longues Nathalie keener (Anna kendrick) qui va menacer son poste et son statut de cador, et une superbe blonde Alex Goran (Vera Farmiga), dont il va tomber amoureux.

Sur le plan de formel, on retrouve en toile de fond musicale, la sempiternelle petite musique de cordes, sautillante et enjouée, (style Desperate housewife) lors des séquences intimistes et humoristiques. Actuellement, pas une seule comédie sentimentale (ciné ou TV) n’échappe à cette ritournelle qui finit par taper sur les nerfs.

Le film propose l’esthétique soigné d’une pub pour parfum haut de gamme. La photo soignée et léchée s’attarde longuement sur des plans aériens de toutes beauté mais hors sujet, sortis tout droit d’un spot de Nicolas Hulot ou d’Arthus-Bertrand.

On quitte les décors High tech, froids et lisses des aéroports et des hôtels modernes, le temps d’un escapade dans l’Amérique provinciale enneigée.

Si les 2 intrigues qui constituent le socle de l’histoire ne sont pas inintéressantes, leur traitement tourne un peu en rond avec des séquences répétitives. Ou comment tenir 1h50 en délayant 2/3 idées forces. Le scénario récurrent est tout juste aérée par une plongée dans l’Amérique rustique, lors d’un mariage qui révèle le fossé entre le style de vie des requins de l’économie high tech et les petites gens. Long passage qui constitue d’ailleurs une tournant dans l’état d’esprit et le comportement de Ryan.

Au final, beaucoup de digression et de plans inutiles, qui sentent à plein nez le support promotionnel pour Georges Clooney, parfait dans son rôle de séducteur.

Up in the air est donc une gentille petite comédie de luxe sucrée salée, calibrée tout public et tout terrain, faussement subversive et dénonciatrice, dont la fin cynique jette un froid.
Entre esthétisme de papier glacé et tentative de ciné-docu sur les conséquences humaines de la crise, le film n'arrive jamais à émouvoir.
Manque de sincérité et voyeurisme superficiel dans le défilé zapping de licenciés, filmés plein champ en gros plan. Après le speed dating objectif drague, le speed dating social "Vous avez 30 secondes pour nous bouleverser".