[28/08/2019] De la part des copains (Studiocanal)

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pak
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[28/08/2019] De la part des copains (Studiocanal)

Message par pak » 31 août 2019, 19:55

Après ses seconds rôles dans des films et des séries, ce qu'il sera aussi dans La Bataille de San Sebastian qui est sa première incursion dans une coproduction européenne, Charles Bronson va traverser l'Atlantique pour l'Europe où on va lui donner des rôles nettement plus conséquents.

S'il doit encore composer avec des stars dans Pancho Villa (avec Yul Brynner et Robert Mitchum), il fera jeu égal à l'écran avec Alain Delon dans Adieu l'ami. Mais, surtout, sa notoriété va exploser quand quelques jours plus tard sort sur les écrans Il était une fois dans l'Ouest. Il tient là le rôle de sa vie, le véritable tournant de sa carrière. Il va alors se plaire en Europe et enchainer les films pour lesquels on vient le chercher, en Angleterre pour le rare et méconnu L'Ange et le démon (Twinky) de Richard Donner (1969), en France avec Le Passager de la pluie de René Clément (1969), en Italie avec Cité de la violence (Città violenta) de Sergio Sollima (1970), en Turquie avec Les Baroudeurs (You can't win 'em all) de Peter Collinson (1970), en Espagne avec Soleil rouge de Terence Young (1971), etc...

En regardant la liste des films tournés par l'acteur en Europe (ajoutons Quelqu'un derrière la porte, Les Collines de la terreur tourné en Espagne, Cosa Nostra en Italie... ), elle a fait dire à beaucoup que la période européenne de Bronson est la meilleure de sa carrière. Effectivement, mais pas que. J'ajouterai pour ma part que la décennie des seventies fut sa meilleure période, car ses films américains sont tout aussi intéressants. On peut aussi remarquer, en se penchant sur sa filmographie, que ses rôles sont des plus variés, beaucoup plus que le souvenir laissé à certains par les années 1980 et ses films de la Cannon.

De la part des copains, sorti en 1970, fait donc partie de ces films européens que l'acteur a tourné, filmé en France par un britannique, coproduction franco-italo-belge.

Le film est tiré d'un roman de Richard Matheson, peut-être plus connu pour ses romans fantastiques et de science-fiction, mais qui a aussi donné dans le roman noir. Certains d'entre eux ont été traduits et édités pour la fameuse collection "Série Noire", dont Someone is bleeding (1953) devenu en France Les Seins de glace en roman puis en film, ou Ride the nightmare (1959), devenu chez nous ce De la part des copains.

Richard Matheson avait adapté lui-même son roman auparavant, pour la télévision, pour une épisode de la série Suspicion (The Alfred Hitchcock hour), qui faisait suite à la plus connue Alfred Hitchcock présente (Alfred Hitchcock presents, 1955-62). Dans cet épisode nommé comme le roman, Ride the nightmare, la différence essentielle entre celui-ci et le film est que le héros qui a abandonné ses anciens complices l'a fait par lâcheté dans la série, qui le malmènent pas mal, car il prend pas mal de coups et panique régulièrement. Rien de tout cela pour le personnage de Bronson, un dur, un vrai, qui va vite prendre l'initiative tout en gardant son sang-froid. Ceci dit, c'est très bien fait, réalisé et joué. On est même assez étonné par le casting, forcément cosmopolite dans ces coproductions européennes. Passée la surprise pénible de la présence de Michel Constantin, pas qu'il est mauvais, mais il est mal doublé en anglais, on a la surprise d'y voir Liv Ullmann, qu'on a du mal à voir en couple avec ce dur à cuir, et James Mason en boss blessé des malfrats, le plus dangereux car le plus intelligent.

Le problème est que ça patine un peu dans la semoule, le fil de l'intrigue étant assez mince, surtout dans la deuxième partie du film dans laquelle le héros fait une course contre la montre pour trouver un médecin pendant que sa famille est prise en otage, du classique qui manque un peu de nervosité. Faut dire que Terence Young, le réalisateur, malgré son expérience et ses James Bond, n'a jamais été le chantre de l'innovation et a une mise en scène très classique, plus une mise en images qu'en scène en fait...

C'est donc une surprise de voir ce films aussi bien traité, peut-être trop bien, eu égard à des films biens meilleurs mais mal traités en vidéo ou pas du tout. Mais ne boudons pas notre plaisir de voir un film dans de telles conditions, qui en plus se laisse quand même largement regarder.

Studiocanal a fait le choix d’intégrer ce titre comme quinzième film de sa magnifique collection "Make my day ! " qui comporte des perles comme Aux frontières de l'aube (Near dark) de Kathryn Bigelow (1987), Canicule d'Yves Boisset (1983), La Mafia fait la loi (Il Giorno della civetta) de Damiano Damiani (1967) ou Sans mobile apparent de Philippe Labro (1971), et dans les titres annoncés, bientôt Extrême Préjudice (Extreme Prejudice) de Walter Hill (1986), et youpi !


Cette édition arrive après celles en DVD de 2004 et 2010 de Studiocanal. Mais c'est la première en Blu-ray. On notera que l'éditeur a retenu comme titre original Cold sweat vu que ça sonne mieux sauf que c'est son titre américain et que le film n'a rien à voir avec Hollywood ou les États-Unis. Mais bon, ça doit être plus vendeur. Pas d'édition simple, c'est encore un combo Blu-ray / DVD qu'on nous impose.

Normalement dans les bacs depuis le 28 août, en VF et VOst.


Avec la salve Blu-ray annoncée pour cet automne par Sidonis (Un justicier dans la ville 1 & 2, Les Baroudeurs, Le Cercle noir et Le Messager de la mort), les fans de Charles Bronson savent ce qu'ils vont se faire offrir bientôt... :mrgreen:


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Michel Audiard

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pak
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Message par pak » 01 sept. 2019, 15:07

Quelques précisions sur les suppléments :

- Une présentation de Jean-Baptiste Thoret, directeur de la collection, qui revient sur la carrière de Charles Bronson et marque une nette préférence pour sa période européenne,

- Un portrait détaillé et truffé d’anecdotes de l’acteur par le cinéaste Philippe Setbon, qui signa l’unique ouvrage sur Bronson paru en France, aux éditions Pac, sorti en 1978,

- Une émission d’une heure consacrée à Michel Constantin, tournée en 1975, où le comédien français passe sa carrière en revue et mentionne évidemment Bronson dont il fut deux fois le partenaire.
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Message par L.. » 01 sept. 2019, 23:28

Je l'aurais demain...

mais ne peut résister de mettre en lien cet interview de JB Thoret :

https://www.francetvinfo.fr/culture/cin ... 65613.html


On arrive à un moment où le cinéma devient un truc réservé à des initiés. Or le cinéma a été d’abord un art forain, de tripots, de bordels, un art populaire. Et puis, il a commencé dans les années 50 à être un peu plus élégant, la critique est née, puis est arrivée la Nouvelle Vague, le Nouvel Hollywood… Il reste aussi assez populaire dans les années 60-70, c’est l’âge d’or dont on parlait tout à l’heure. Dans les années 70, les grands films déplaçaient des foules. C’est ça qui est phénoménal à ce moment-là, cette coïncidence entre le populaire et les grands films. Les chiffres de la fréquentation étaient colossaux


Ceci dit, la collection qu'il dirige est excellente et StudioCanal a de quoi faire avec ses 5000 titres...

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pak
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Message par pak » 02 sept. 2019, 00:30

Bah on s'en fiche un peu (beaucoup, passionnément... ) des positions de Thoret, hormis le fait qu'il est à l'origine d'une belle collection de films édités.

Plutôt que de dénigrer ses prises de positions (il n'est pas le seul), l'essentiel, c'est le film, ce sont les films, qui ne devront leur survie qu'à l'édition vidéo. Au spectateur de se faire son avis. Le film se suffit à lui-même, si on doit se référer à la participation de Thoret, heureusement, des suppléments justifient régulièrement l'apport qui enrichie des éditions vidéos. Après on aime ou pas, la nostalgie n'a d'ailleurs rien à y voir à cette survie car elle serait ainsi éphémère. Seule la curiosité du spectateur compte et comptera. Donc l'essentiel est l'édition, et si un film comme De la part des copains qui est loin d'être un chef-d’œuvre, un classique, ou même un film important, est ainsi édité, alors il y a de l'espoir, beaucoup d'espoir.

C'est mon côté naïf que vous n'avez pas manqué de souligner par ailleurs, mais je m'en fous, seuls les films comptent.
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Message par L.. » 02 sept. 2019, 07:51

"Le film se suffit à lui-même."

Alors à quoi bon tous ces Bonus ?

Les propos, ci-dessus, fallacieux, aberrants, de Thoret, qui déforment l'histoire du cinéma et témoignent d'un inculture profonde, moi, cela me navre, même si j'y échappe, ayant eu la chance d'avoir entendu et lu depuis bien longtemps d'autres discours.

Quant à De la part des copains , il est le reflet assez exact du livre initial, titré à l'identique en Série Noire, une histoire très simple.

Il eut été intéressant, d'autre part, de se pencher en détail sur les productions Dorfmann, dont on ne sait rien (catalogue entre les mains de StudioCanal).

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Message par pak » 02 sept. 2019, 09:38

Marrant pour quelqu'un qui crache régulièrement sur les bonus et autres suppléments... Le jugement de valeurs que vous exprimez envers Thoret n'est que votre avis.

Ceci dit, je n'appellerai pas la présentation de Thoret un bonus.

Ses propos dans l'interview n'ont rien à voir avec le film et sa sortie en Blu-ray, sauf s'il les répète dans sa présentation du film.

L'important, c'est la collection, j'espère qu'on aura des surprises, et j'attends avec impatience Extrême préjudice annoncé pour fin octobre. :D
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Re: [28/08/2019] De la part des copains (Studiocanal)

Message par L.. » 18 sept. 2019, 11:26

La copie du film est française (pas eu le temps de revoir le DVD première édition, cartonnée, pour voir l'apport HD, de mémoire, le DVD est excellent.)

Quant à la présentation de Thoret, comme souvent : excessive à tous points de vue, et sur ce qui est dit de Terence Young, sans commentaires, ce serait méchant.

Rien sur Dorfmann. Douarinou a fait le cadre et on doit trouver des échos du tournage dans ses mémoires que je n'ai plus.

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Re: [28/08/2019] De la part des copains (Studiocanal)

Message par majorsenta » 06 nov. 2019, 21:47

L.. a écrit : 02 sept. 2019, 07:51 Les propos, ci-dessus, fallacieux, aberrants, de Thoret, qui déforment l'histoire du cinéma et témoignent d'un inculture profonde, moi, cela me navre, même si j'y échappe, ayant eu la chance d'avoir entendu et lu depuis bien longtemps d'autres discours.
Bonsoir..

A quoi faites vous allusion ?
Quels propos fallacieux et en quoi déforment ils l'histoire du cinéma?
En quoi aberrants ...?

Merci pour les précisions.

L..
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Re: [28/08/2019] De la part des copains (Studiocanal)

Message par L.. » 07 nov. 2019, 08:06

Je reprends le contenu de la citation France Info:

On arrive à un moment où le cinéma devient un truc réservé à des initiés. Or le cinéma a été d’abord un art forain, de tripots, de bordels, un art populaire. Et puis, il a commencé dans les années 50 à être un peu plus élégant, la critique est née, puis est arrivée la Nouvelle Vague, le Nouvel Hollywood… Il reste aussi assez populaire dans les années 60-70, c’est l’âge d’or dont on parlait tout à l’heure. Dans les années 70, les grands films déplaçaient des foules. C’est ça qui est phénoménal à ce moment-là, cette coïncidence entre le populaire et les grands films. Les chiffres de la fréquentation étaient colossaux.

Si vous pensez que l'histoire du cinéma et de sa fréquentation s'est déroulée ainsi... (ainsi la critique et l'élégance du film seraient nées dans les années 50 ! quid des années 20, 30, 40, de toutes les expériences esthétiques et critiques entreprises, et côté star on a difficilement refait un Valentino), le Nouvel Hollywood est, tel qu'entendu, pour partie un mythe unifiant forgé rétrospectivement qui ne correspond pas à la réalité -aux réalités diverses, -comme la Nouvelle Vague est à manipuler avec réserve- et dans les années 70, la fréquentation générale était déjà en forte baisse (télévision puis vidéo)... (regardez les sites de recettes et ce que pouvaient faire des films dans les années 1950... seule vraisemblablement l'Italie a globalement résisté jusque vers 1975).

Les présentations de cet intervenant sont le plus souvent très excessives, il lui arrive même de devoir se reprendre dans son discours (ainsi, on apprend que Damiano Damiani aurait réalisé un "nombre incalculable" de films de Mafia... et vous ne trouverez rien dans sa présentation sur les adaptations littéraires faites par l'auteur au début de carrière, comme celle de L'ennui (Moravia ) qui signalent un cinéaste bien plus varié pour ceux qui en le connaîtraient pas.

Bref, tout devient très schématique, c'est pourquoi je ne participe plus à ces échanges, sans mémoire, qui me concernent de moins en moins , signalant simplement parfois ce qui me paraît aberrant, fallacieux (trompeur). -Heureusement on trouve encore facilement beaucoup de choses d'occasion, comme les différentes revues de cinéma.

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