[Cinéma] En compétition à Cannes : Les chansons d'amour, de Christophe Honoré

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Eliza Doolittle
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[Cinéma] En compétition à Cannes : Les chansons d'amour, de

Message par Eliza Doolittle » 20 mai 2007, 14:12

Date de sortie : 23 Mai 2007
Réalisé par Christophe Honoré
Avec Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni
Film français.
Genre : Comédie musicale
Durée : 1h 40min.

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Voilà un film dont j'attens la sortie avec impatience ! Les critiques cannoises sont quasiment toutes élogieuses : un film classe, grâcieux, rythmé dans la ligne droite des comédies musicales françaises d'antan avec une musique 'pop française' paraît-il remarquable.
En 1964, Fritz Lang offrait la Palme d'Or au film 'en chanté' de Jacques Demy, Les parapluies de Cherbourg. Une redite cette année ?

Ma critique pour bientôt !

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Message par Personne » 20 mai 2007, 20:13

Intéréssant tout ça! :D

Eliza Doolittle
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Message par Eliza Doolittle » 25 mai 2007, 16:53

Ben voilà, vu. Le moins que l'on puisse dire c'est que je n'ai pas été déçu.

Une merveille de grâce, d’espièglerie, de gravité, de pudeur et d’humour. Avec Les chansons d’amour, Christophe Honoré réussit le pari risqué de faire un film vrai, moderne et d’esprit populaire tout en respectant les codes de la comédie musicale et les références imposantes qu’ils impliquent. Il le revendique d’ailleurs, lui qui dit ne pas aimer le « cinéma amnésique ». On pense alors principalement à Jacques Demy pour cette grâce, cette élégance et cette capacité à saisir l’esprit d’un lieu à travers des personnages et une intrigue délicieusement racontés. Ce que Demy a fait avec Rochefort, Cherbourg, Nantes, Honoré le réussit avec le 10ème arrondissement de Paris, mais sans le parer de milles artifices, simplement en le filmant dans sa réalité, sociale, culturelle, voire politique : les affiches de ciné sont celles de films qu’on a vu cette année (le tournage a eu lieu en janvier-février), les SDF ont froid la nuit, la rose socialiste se flétrit, Sarkozy triomphe déjà. Les chansons d’amour est un film au présent, qui nous parle de nos vies. Un film extrêmement moderne, donc, qui raconte aussi la manière dont les mœurs amoureux se sont redessinés, en ce début de XXIème siècle : on y chante l’amour et le sexe sur tous les tons, à deux, à trois, homo, hétéro, passager, durable, en famille, entre amants, en amis. C’est la vie qui est célébrée. Les délicieuses chansons d’Alex Beaupain, des pépites pop à la Etienne Daho, parcourent le film avec un naturel bluffant. La fantaisie de la comédie musicale permet à Honoré de s’affranchir de pathos ou de réalisme exacerbé. Les chansons d’amour est avant tout un film libre. Les mouvements deviennent chorégraphies, les dialogues, poèmes. Les répliques assez écrites s’intègrent avec bonheur dans un univers à la fois réel et fantasmé, et vont dans le sens du film. En cela, on n’est pas exactement chez Demy : dans Les demoiselles de Rochefort par exemple, on chantait comme on parlait (voir les mélodies de Michel Legrand qui respectait l’intonation des voix). Ici, c’est plutôt que l’on parle comme on chante. Et c’est tout aussi merveilleux. Et puis, au bout d’une demi-heure de charme espiègle et futile, le drame. Il nous tombe dessus, comme ça. Et Honoré sait aussi nous parler du malheur. Le deuil, et la manière dont chacun parvient à s’en sortir, à faire avec, est au cœur de son œuvre. Pas de misérabilisme, juste la vie qui continue, cruelle ou douce, mais toujours surprenante. Les acteurs tous impeccables, beaux, humains, ajoutent à la douceur et au charme de ce grand film qui tout en convoquant tour à tout Nouvelle Vague et références musicales, reste un film qui fait souffler un vent de liberté et d'innovation infini sur le cinéma français, sur le cinéma mondial, sur l’art, sur le monde.
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