Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

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kiemavel1
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Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par kiemavel1 » 09 oct. 2015, 01:53

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À la fin de la seconde guerre mondiale, dans le Pacifique, malgré la présence de navires et de sous marins ennemis, le sous marin américain commandé par le Cpt. Heywood (James Millican) sillonne le secteur où un avion de chasse s'est écrasé 15 h plus tôt. Il parvient à secourir le Lt. Bingham (Mark Stevens) et son second mais ce dernier meurt très vite de ses blessures, comme étaient morts avant lui les deux autres membres d'équipage. Le fort sentiment de culpabilité ressenti par Bingham l'entraine a quitter l'armée. Il tente de se réadapter à la vie civile mais en vain. Excluant de redevenir pilote, il rejoint donc la marine et décide d'entamer une formation de sous-marinier. À la base de New London, il retrouve les deux officiers du sous marin qui l'avait secouru, Heywood et le Lt. Gates (Douglas Kennedy) ainsi que la fiancée de celui ci, Susan (Dorothy Malone), infirmière sur la base militaire. Bientôt, Heywood obtient le commandement d'un sous marin envoyé en Corée…
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Voilà un film dont le début est assez trompeur car on pense que l'on va retrouver le Mark Stevens tourmenté que l'on a beaucoup vu à cette époque là…Et bien non car le film prend même assez vite un tour assez radicalement différent de ce que l'on aurait pu envisager. Bien sûr, s'accusant d'avoir manqué de maitrise et d'avoir par ses manquements provoqué la chute de son appareil, Bingham éprouve un fort sentiment de culpabilité, d'autant plus qu'il doit la vie à son second qui l'avait maintenu à flot durant des heures lorsqu'ils s'étaient retrouvés perdus dans l'océan pacifique et que cet homme était mort d'épuisement aussitôt après que les deux hommes avaient été sorti de l'eau. Se sentant incapable de piloter à nouveau et refusant de devenir instructeur, il va vouloir s'engager mais dans une fonction où il n'aura plus à endosser les responsabilités qui étaient les siennes auparavant, refusant que ses décisions et ses actes engagent de nouveau la vie des hommes évoluant sous son commandement. C'est ainsi qu'après avoir tenté en vain de travailler dans le civil, Bingham va rentrer dans une école de sous marinier. Il avait été séduit par le travail en équipe des sous mariniers qu'il avait vu à l'oeuvre quand après avoir été secouru, il avait assisté aux combats qui avait précédé le retour à Pearl Harbour. C'est d'ailleurs dans cette première partie que l'on verra l'essentiel des scènes guerrières attendues du "film de sous marin". On les retrouvera (un peu) dans le final lorsqu'un sous marin amènera près des côtes ennemies le commando chargé d'exécuter une des premières missions menées en secret au tout début de la guerre de Corée.

Mais entre temps, c'est à la formation des sous mariniers que s'intéressent le film de Lew Landers, semble t'il de manière assez sérieuse et documentée. Cet aspect ne m'a pas plus que ça passionné mais les nombreuses scènes montrant la formation et l'entrainement des sous mariniers ne sont pas si courantes et vont peut-être en intéresser d'autres que moi. On n'échappe pas aux incidents, dont celui révélateur du caractère de leader qui sommeille chez Bingham malgré ses tourments. À ce stade de l'histoire, ses problèmes de conscience sont d'ailleurs depuis un bon moment intermittents car dès les premiers temps de l'instruction à New London, Bingham tombe amoureux. C'est même une romance qui devient le centre du film et son aspect de loin le plus intéressant. On aura compris que Hollywood nous ressort le coup du "triangle amoureux". Gates (Douglas Kennedy) aime sa petite amie Susan (Dorothy Malone) qui le lui rend bien jusqu'à ce que paraisse Bingham. L'impétuosité de Bingham qui ne prend pas de détour pour manifester son intérêt pour Susan malgré qu'il n'ignore pas que la jeune femme est la fiancée d'un homme qui est aussi en passe de devenir un ami, fait que dans un premier temps elle tente de le repousser. Puis elle va être déchirée entre sa loyauté envers un petit ami qu'elle n'aime pas, ou pas assez pour l'épouser malgré ses demandes réitérées et un homme mystérieux et au caractère lunatique souvent charmant et joyeux mais capable de s'assombrir soudainement, d'apparaitre glacial et même cynique. Progressivement, Gates - un peu trop beau joueur- va s'effacer ; Gates/Kennedy se comportant avec Dorothy Malone et Mark Stevens avec un tel fatalisme qu'il en est suspect (façon de dire que l'issue est on ne peut plus prévisible).

Ce sont ces scènes de romance contrariée entre une bien charmante Dorothy Malone et un très bon Mark Stevens, capable d'exprimer les angoisses qui le torturent mais qui se montre aussi convaincant dans le charme et la séduction qui font l'intérêt d'un film dont les attributs de "film de guerre" sont plutôt faibles. Les scènes guerrières ne présentent presque aucun intérêt sauf pour les fans de Charles Bronson qui pourront le reconnaitre dans la première partie du film en sous marinier. Il apparait à l'écran pendant une quinzaine de secondes et il a 2 lignes de dialogue. Parmi les vrais seconds rôles, on reconnait Charles Winninger, le père (un peu amusant) de Dorothy Malone et surtout Bill Williams, collègue et ami des 3 principaux protagonistes.
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Réalisation : Lew Landers / production : Lindsley Parsons (Allied Artists) / Scénario : Warren Douglas et Samuel Roeca / Photographie : William A. Sickner

Avec Mark Stevens (Bob Bingham), Dorothy Malone (Susan Peabody), Charles Winninger (Oliver Peabody), Bill Williams (Tom Graham), Douglas Kennedy (Dore Gates), James Millican (Cmdt. Heywood)

Je dois signaler qu'on a tenté de faire pression sur moi pour dire du bien de ce film. J'ignore comment l'info a fuité. Le message commence avec des tentatives d'intimidation puis ça se termine avec des menaces de représailles : " On va vous envoyer la première ligne de Clermont + les remplaçants ! " À la fin, y'a comme des incantations à la gloire d'un des acteurs qui est dans le film. Ça doit être une secte ? :oops:

Dorothy Malone :
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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 09 oct. 2015, 15:07

Critique mi-figue,mi-raisin, pour un film que je n'ai jamais visionné, et qui, vu le peu d'estime dont jouit le réalisateur, n'a que peu de chance de sortir un jour en dvd, dans l'exagone. La présence de Dorothy Malone en infirmière, ou en civil, le sweater tendu( si,si, j'ai des photos) donne envie de découvrir le film, quant Stevens, j'apprécie le bonhomme.
Pression, incantation, secte ? non je ne vois pas, ou alors, j'ai oublié :) , mais ça ne manque pas d'humour :lol: . En tout cas, je pense que les deux interprètes (alliés au même scénariste) feront plus mémorable( la même année) sous la direction de Harold Schuster, autre réalisateur, guère plus apprécié.

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kiemavel1
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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par kiemavel1 » 09 oct. 2015, 22:40

Je ne pouvais pas évoquer pour la 1ère fois un Mark Stevens sur ce forum sans faire une allusion à l'intérêt que tu éprouves pour l'acteur…Après, il est possible que ceux qui liront ce texte et ne savent pas de quoi il retourne ne comprendront pas la private joke mais tant pis…(moins maintenant :wink: )

Je viens d'ajouter des captures de ma copie, chose que je n'avais pas pris le temps de faire cette nuit...Effectivement, Lew Landers est peu réputé et ses films sont pour la plupart assez difficiles à voir mais ils ont été visibles puisqu'il figure tout de même dans tous les ouvrages généralistes traitant du cinéma américain classique : Boussinot, Check ! Ciment/Passek, check ! Tavernier, Check !…Bilan : En dehors de quelques films fantastiques (Le corbeau ; Le masque de Dijon) dont certains disent du bien (mais qui sont parfois éreintés), presque tout le reste est réputé médiocre voir minable, en tout cas par les critiques parce que j'en ai quand même vu quelques uns de pas mauvais du tout.

Des films noirs : J'ai vécu deux fois (1952) avec un solide casting assez rare chez ce metteur en scène : Edmond O'Brien, Audrey Totter, Ted de Corsia. Inner Sanctum (pas mal mais ultra fauché)

J'ai testé les plus connus de ses films d'aventure dont Californie en flammes et Jean Lafitte, dernier des corsaires et ce n'est pas fameux. Il a aussi donné dans les Bagdaderies mais je ne connais pas.

Retour aux critiques. Quand même, Roger Boussinot (dans son encyclopédie) ; Ciment/Passek (dans le dict. du cinéma américain) et Tavernier/Coursodon) recommandent The Cruel Tower (1956). Pas vu…

Pour revenir à Torpedo Alley, si ma critique est mitigée, c'est déjà que je ne suis pas un grand amateur de films de guerre. Celui ci me semble très routinier, à part pour les séquences relatant la formation des sous mariniers qui sont à la fois "documentaires" et un peu dramatisées mais c'est surtout pour le couple Dorothy Malone-Mark Stevens, tout deux très bons que le film vaut la peine d'être vu.

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par kiemavel1 » 09 oct. 2015, 22:53

chip a écrit : En tout cas, je pense que les deux interprètes (alliés au même scénariste) feront plus mémorable( la même année) sous la direction de Harold Schuster, autre réalisateur, guère plus apprécié.
Celui là il faut que je le revois. ça fait longtemps que j'y songe car j'étais passé à coté lors de l'unique visionnage, sans doute pour une raison idiote : je coince sur l'incroyable noirceur du personnage.

Quant à Schuster, pour ma part j'en ai plutôt dit du bien. La poursuite fantastique, je me rappelle que tu avais trouvé que je l'avais un peu maltraité mais j'ai beaucoup aimé en dehors d'un personnage féminin que j'ai trouvé maladroitement traité. Et j'ai dit beaucoup de bien de Loophole. Parmi ses films noirs et apparentés, j'aime bien aussi Finger Man avec Frank Lovejoy, Forrest Tucker et le dingo Tim Carey mais celui là fait partie de la longue liste à sortir du placard...

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 10 oct. 2015, 09:07

Ceux qui liront ces textes, seront peu nombreux, sur WM c'est surtout le western qui prime, les autres rubriques sont peu visitées. Oui! revois le film de Schuster ( et Stevens, co-réalisateur non crédité), il ne ressemble à aucun autre, dans le paysage westernien des années 50, extrême noirceur, ultra violence, anti-héros alcoolique et névrosé, décors sordides, crasse , sueur et odeur de mort. Côté réalisation, rien de trancendant ( quoique..), mais un sujet fort et une puissante interprétation de Mark Stevens.
Au fait, à quand ta critique sur " Bad men of Tombstone" ( j'ai épousé un hors-la-loi), western noir avec un "héros" sans morale, joué par Barry Sullivan, acteur que nous apprécions tous les deux, me semble-t-il. :wink:

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par kiemavel1 » 12 oct. 2015, 12:53

Il y a quand même du passage ; en tout cas le nombre de visites sur les films critiqués ne me parait pas si faible que ça…Pour ce qui est du personnage interprété par Mark Stevens, j'avais coincé sur ce personnage que j'avais trouvé caricatural (je ne parle pas d'interprétation mais du personnage en lui même). J'ai presque le même problème -mais tu le sais et je crois même que tu es plutôt d'accord - avec son personnage dans Gunsight Ridge. Ce n'est pas en soit ces personnages extrêmement sombres et névrosés qui me posent problème puisque j'aime énormément leurs équivalents dans le film noir alors s'agissant du film de Schuster, c'est évidemment : À revoir.

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 12 oct. 2015, 13:28

Le film est plutôt bien vu, sur WM et autres sites américain, ce qui n'est pas le cas sur DVDclassik ( Erick Maurel).

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 27 oct. 2015, 16:20

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par kiemavel1 » 28 oct. 2015, 00:40

Il est dans ta collection j'imagine ?

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 28 oct. 2015, 08:55

Yes ! avec pas mal d'autres...

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 22 nov. 2015, 08:30

Vu enfin ce film, grâce à la générosité de l'auteur de la critique, rien à ajouter à celle-ci, je souscris à cette analyse. Stevens et Malone ? je les préfère chez Schuster où leur relation sera nettement plus agitée. Une curiosité dans ce film, un plan du visage de Charles Bronson, ce caméo n'est même pas mentionné dans les filmos sur l'acteur.

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par pak » 22 nov. 2015, 12:01

J’appellerai ça plus de la figuration qu'un caméo étant donné que l'acteur était au début de sa carrière.

En tous cas, sa présence est mentionnée par IMDb.
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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 22 nov. 2015, 13:03

Mais dans le livre de Jerry Vermilye " The films of Charles Bronson" ( Citadel press, 1980), aucune mention de ce film dans la filmo de l'acteur. Mais c'est juste, " cameo" est excessif, quelques secondes.

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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par pak » 22 nov. 2015, 15:16

A propos du livre que tu cites, on peut lire "... vise l’exhaustivité, même s’il manque encore quelques titres".

Je suis assez méfiant des bouquins sortis avant l'arrivée du net. Je ne dis pas qu'internet est une meilleure source, mais les livres écrits avant les années 1990 se basaient sur des documents écrits imposant une recherche fastidieuse. Alors une apparition de quelques secondes dans un film (peut-être à l'origine plus conséquente mais sabrée au montage) a pu sembler douteuse à l'auteur, ou n'apparaissait pas dans les sources consultées.

Depuis la démocratisation de l'ordinateur, des bases de données longues comme le bras sont rapidement consultables, des archives sont numérisées, les croisements de sources rendus plus aisés, et les échanges entre chercheurs et historiens facilités par une communication directe entre continents. De plus, chaque recherche est régulièrement enrichie par de nouvelles découvertes sur un sujet qu'on pensait pourtant définitivement clos.

C'est pourquoi certains bouquins ressortent en éditions dites corrigées, ou complétées, mais finalement, est-ce que ça existe vraiment un livre définitif sur tel ou tel sujet ? Allez, futur sujet du bac français... :mrgreen:
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Re: Le sillage de la mort - Torpedo Alley - Lew Landers - 1952

Message par chip » 23 nov. 2015, 08:06

Perso, je suis méfiant sur les renseignements pris sur le net, un exemple la filmo de Mark Stevens sur Imdb:
l'acteur n'a jamais joué dans " Vayas con dios, Gringo" (Dieu est avec toi Gringo),il s'agit de Mark Steven (pseudo de Pasquale Simeoli)
ni dans " La furia del hombre lobo" (jai le dvd espagnol) malgré son nom sur l'affiche et dans les bonus du film, pas plus que dans " cry for poor Wally", titres donnés sur imdb et parfois repris ailleurs.

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