Voilà un film dont le début est assez trompeur car on pense que l'on va retrouver le Mark Stevens tourmenté que l'on a beaucoup vu à cette époque là…Et bien non car le film prend même assez vite un tour assez radicalement différent de ce que l'on aurait pu envisager. Bien sûr, s'accusant d'avoir manqué de maitrise et d'avoir par ses manquements provoqué la chute de son appareil, Bingham éprouve un fort sentiment de culpabilité, d'autant plus qu'il doit la vie à son second qui l'avait maintenu à flot durant des heures lorsqu'ils s'étaient retrouvés perdus dans l'océan pacifique et que cet homme était mort d'épuisement aussitôt après que les deux hommes avaient été sorti de l'eau. Se sentant incapable de piloter à nouveau et refusant de devenir instructeur, il va vouloir s'engager mais dans une fonction où il n'aura plus à endosser les responsabilités qui étaient les siennes auparavant, refusant que ses décisions et ses actes engagent de nouveau la vie des hommes évoluant sous son commandement. C'est ainsi qu'après avoir tenté en vain de travailler dans le civil, Bingham va rentrer dans une école de sous marinier. Il avait été séduit par le travail en équipe des sous mariniers qu'il avait vu à l'oeuvre quand après avoir été secouru, il avait assisté aux combats qui avait précédé le retour à Pearl Harbour. C'est d'ailleurs dans cette première partie que l'on verra l'essentiel des scènes guerrières attendues du "film de sous marin". On les retrouvera (un peu) dans le final lorsqu'un sous marin amènera près des côtes ennemies le commando chargé d'exécuter une des premières missions menées en secret au tout début de la guerre de Corée.
Mais entre temps, c'est à la formation des sous mariniers que s'intéressent le film de Lew Landers, semble t'il de manière assez sérieuse et documentée. Cet aspect ne m'a pas plus que ça passionné mais les nombreuses scènes montrant la formation et l'entrainement des sous mariniers ne sont pas si courantes et vont peut-être en intéresser d'autres que moi. On n'échappe pas aux incidents, dont celui révélateur du caractère de leader qui sommeille chez Bingham malgré ses tourments. À ce stade de l'histoire, ses problèmes de conscience sont d'ailleurs depuis un bon moment intermittents car dès les premiers temps de l'instruction à New London, Bingham tombe amoureux. C'est même une romance qui devient le centre du film et son aspect de loin le plus intéressant. On aura compris que Hollywood nous ressort le coup du "triangle amoureux". Gates (Douglas Kennedy) aime sa petite amie Susan (Dorothy Malone) qui le lui rend bien jusqu'à ce que paraisse Bingham. L'impétuosité de Bingham qui ne prend pas de détour pour manifester son intérêt pour Susan malgré qu'il n'ignore pas que la jeune femme est la fiancée d'un homme qui est aussi en passe de devenir un ami, fait que dans un premier temps elle tente de le repousser. Puis elle va être déchirée entre sa loyauté envers un petit ami qu'elle n'aime pas, ou pas assez pour l'épouser malgré ses demandes réitérées et un homme mystérieux et au caractère lunatique souvent charmant et joyeux mais capable de s'assombrir soudainement, d'apparaitre glacial et même cynique. Progressivement, Gates - un peu trop beau joueur- va s'effacer ; Gates/Kennedy se comportant avec Dorothy Malone et Mark Stevens avec un tel fatalisme qu'il en est suspect (façon de dire que l'issue est on ne peut plus prévisible).
Ce sont ces scènes de romance contrariée entre une bien charmante Dorothy Malone et un très bon Mark Stevens, capable d'exprimer les angoisses qui le torturent mais qui se montre aussi convaincant dans le charme et la séduction qui font l'intérêt d'un film dont les attributs de "film de guerre" sont plutôt faibles. Les scènes guerrières ne présentent presque aucun intérêt sauf pour les fans de Charles Bronson qui pourront le reconnaitre dans la première partie du film en sous marinier. Il apparait à l'écran pendant une quinzaine de secondes et il a 2 lignes de dialogue. Parmi les vrais seconds rôles, on reconnait Charles Winninger, le père (un peu amusant) de Dorothy Malone et surtout Bill Williams, collègue et ami des 3 principaux protagonistes.
Réalisation : Lew Landers / production : Lindsley Parsons (Allied Artists) / Scénario : Warren Douglas et Samuel Roeca / Photographie : William A. Sickner
Avec Mark Stevens (Bob Bingham), Dorothy Malone (Susan Peabody), Charles Winninger (Oliver Peabody), Bill Williams (Tom Graham), Douglas Kennedy (Dore Gates), James Millican (Cmdt. Heywood)
Je dois signaler qu'on a tenté de faire pression sur moi pour dire du bien de ce film. J'ignore comment l'info a fuité. Le message commence avec des tentatives d'intimidation puis ça se termine avec des menaces de représailles : " On va vous envoyer la première ligne de Clermont + les remplaçants ! " À la fin, y'a comme des incantations à la gloire d'un des acteurs qui est dans le film. Ça doit être une secte ?
Dorothy Malone :
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