God is My Co-Pilot (1945)
Chine, 1942. Sur la base où sont stationnés les Tigres volants (1), le général Chennault décrit leur mission aux pilotes de l'escadron qui vont aller frapper pour la première fois le coeur même du Japon. Parce qu'il est atteint par la malaria, Robert L. Scott, l'un des as de l'escadrille, est plein d'amertume car il est obligé de rester à terre alors que ses camarades vont participer au plus grand raid qui ai jamais été entrepris jusque là au cours de la guerre du Pacifique. Il se plonge dans ses souvenirs car du plus loin qu'il se souvienne, cet homme a toujours rêvé de voler. Il se revoie adolescent construisant ses premières machines volantes, puis on suit sa formation de pilote, chaotique et contrariée. À l'approche de la guerre, Scott s'entraine pour devenir pilote de chasse mais lorsque la guerre est déclarée, considéré à 34 ans comme trop vieux pour combattre, il est nommé instructeur. Mais il est bien décidé à prendre une part active aux combats…Basé sur l'autobiographie à succès du colonel Robert Lee Scott, Jr. qui à force de volonté et d'obstination parvint à obtenir le droit de combattre durant la guerre. La 1ère partie passe rapidement sur les années d'apprentissage d'un gamin né pour voler. Le jeune adolescent saute d'une grange de la ferme familiale de Georgie avec un parachute de la taille d'un parapluie

On nous conte donc l'histoire d'une forte personnalité mais pas d'un homme aux dons éclatants, pas spécialement précoce non plus, mais qui révèle toutes ses qualités dans le contexte bien particulier de la guerre. C'est le combat qui éveille aussi en lui des tourments qui vont le rendre plus réceptif aux propos d'un personnage présent (un peu trop présent devrais-je dire) depuis le début : le père Harrigan (Alan Hale). Ce missionnaire installé en Chine commence à prêcher dans le vide mais lorsque Scott -faute de trouver un adversaire "en l'air"- mitraille une colonne de l'armée japonaise au sol, les centaines de mort que cette attaque entraine vont provoquer chez lui une crise morale qui sera soulagée par les interventions du prêtre. Comme pour tout homme engagée dans la guerre, les questionnement sur sa propre survie vont aussi le tourmenter mais en raison des coups de chance de Scott ; enfin, coups de chance, ce n'est pas la conclusion qu'il a tiré de son expérience de la guerre puisqu'il en est venu à croire que face aux dangers successifs qu'il a affronté, il ne s'en est sorti que parce que quelqu'un à coté de lui le protégeait. Je ne devrais pas le dire (pardon seigneur) mais cette partie m'a déjà moins convaincu parce qu'entre les prières exaucées (ce qui est présenté comme un miracle se produit au cours d'un vol que font Scott et le prêtre…) et les interventions successives du dit prêtre, on insiste un peu lourdement sur cette conversion de Scott.
C'est surtout que si Dieu est son copilote, les japonais et en premier lieu le chef d'escadrille ennemi qui sera l'adversaire direct de Scott est lui montré comme un diable. L'ennemi juré de l'as américain est surnommé Tokyo Joe (interprété par Robert Loo). C'est un nisei, un japonais élevé en Californie et qui fit sa formation de pilote aux USA. Parlant donc parfaitement l'anglais, il ne cesse de provoquer les pilotes américains par radios interposés, or les dialogues entre ennemis prêtent à sourire…C'est à peu près du niveau de : Prends ça, sale jaune ! D'autre part, on ne se prive pas de montrer les pilotes japonais cracher le sang après avoir été atteint par les balles des chasseurs américains. Il parait que ces séquences ont été pourtant en partie coupées à cause de la violence qu'on y voyait…mais cette censure s'explique peut-être aussi par la sortie tardive du film (1945). Dans cette oeuvre de propagande caractérisée et presque sans options ; en dehors des combats aériens bien fichus, Robert Florey ne s'illustre pas particulièrement sauf dans une séquence nocturne joliment filmée : le retour inespéré de Scott ramené triomphalement par des paysans chinois qui parviennent à le récupérer après qu'il ai été abattu par l'ennemi très loin de sa base (un épisode fictif puisque le vrai Scott n'a jamais été abattu). On déplore encore quelques fâcheuses fautes de gout s'expliquant encore une fois par l'époque car les quelques séquences où l'ont voit le vieil employé noir de la famille Scott sont assez gênantes. Dans des petits rôles, on reconnait notamment Mark Stevens (membre d'équipage de Scott) et Charles Smith (le petit Rudy de The Shop around the Corner) est l'un de ses mécanos. En revanche, Dane Clark, le n°2 au générique disparait en réalité très vite. En dehors de celui réalisé par notre expatrié français, d'autres films américains ont montré l'escadrille des Tigres volants : le film du même nom réalisé par David Miller (DVD zone 2) et La pagode en flammes (China Girl) de Henry Hathaway. DVD gravé (VF)
Réalisation : Robert Florey / Production : Robert Buckner pour Warner Bros. / Scénario : Peter Milne et Abem Finkel d'après l'autobiographie de Robert L. Scott / Photographie : Sidney Hickox / Musique : Frank Waxman
Avec Dennis Morgan (le colonel Robert L. Scott Jr. , Dane Clark (Johnny Petach), Raymond Massey (le général Chennault), Alan Hale (Big Mike Harrigan), Andrea King (Catherine Scott), John Ridgely ('Tex' Hill), Robert Loo (Tokyo Joe) et Warren Douglas, Mark Stevens, Charles Smith
(1) Une escadrille démantelée, renommée autrement et intégrée à l'armée de l'air américaine à cette époque là mais de nombreux pilotes des Tigres volants avaient été intégré au 33ème groupe de chasse (au moins dans le film…)
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