Comédie « de bureau » assez typique mais inversant totalement les rôles habituellement dévolus aux deux sexes. Ici, le boss est une femme et l'escort, employé uniquement pour son physique avantageux, un homme.
Le retournement des conventions se concrétise dans des séquences vues ailleurs, telle la visite chez le couturier pour rhabiller l'employé pas suffisamment élégant pour sa future fonction. C'est la femme de pouvoir et au caractère bien trempée qui envoie donc Verney se faire habiller chez un tailleur et il a toutes les peines du monde à faire entendre ses goûts parce que Madame a ses propres exigences (mais il finit par avoir gain de cause au bout d'une séquence assez drôle).
Une fois habillé comme un prince et après qu'il ait bredouillé – un peu gêné - quelques vagues explications sur ses nouvelles fonctions, son voisin et ami lui répondra : « Ah oui, tu vas faire le gigolo ! » Mais non... pas avec sa patronne en tout cas, malgré quelques quiproquos initiaux. MacGregor ne pense vraiment qu'à son boulot (c’est elle qui dirige de fait l’agence de publicité qu'elle a sauvé de la faillite. D'ailleurs, son associé, le créateur de la boite, n'est jamais vu autrement que s’entraînant à différents jeux dans son bureau). Rosalind Russell était l’actrice parfaite pour donner vie à cette femme émancipée, indépendante, qui par sa dureté apparente, ses propos dissuasifs et sa forte personnalité refroidit les mâles qui l'entourent malgré qu'elle soit jolie, chaleureuse et souriante, l'actrice pouvant jouer sur tous les tableaux à la fois au cours d'une même scène...
Dans un premier temps, sa fonction aussi refroidit le mâle en position d'infériorité, Verney, qui ne pouvait pas s'amouracher (selon le scénariste

Dommage car, entre autres choses, l' ouverture du film est tonitruante. MacMurray fait son entrée dans une salle remplie de secrétaires. Après qu'elle ait pris connaissance de la raison de sa visite, la jeune femme de l'accueil et du standard décrète après l'avoir envisagé de haut en bas : « Vous allez avoir le travail ! » devant un jeune nigaud mi amusé mi intimidé. Puis ce sont plusieurs secrétaires qui minaudent autour de lui tandis qu'il attend d'être reçu par le patron (il ne sait pas encore qu'il s'agit d 'une patronne) ; avant qu'un homme -visiblement son prédécesseur- ne sorte du bureau du dit patron en se tenant la joue, venant visiblement d'être giflé. Puis, passant devant son futur remplaçant, l'homme saisit sa lettre de motivation et pouffe de rire devant le pauvre type de plus en plus inquiet et intimidé.
Vu ' à peu près' en vost