Paris 1982. Vingt ans ont passé depuis la fin de la guerre d'Algérie. Au cours d'une émission télévisée consacrée au conflit, un professeur de la Sorbonne accuse Martin Caron, un officier tué lors des derniers combats, d'avoir été un tortionnaire et un criminel. Sa veuve décide de laver l'honneur de son mari. Le procès qui suit permet de revivre l'itinéraire exemplaire du capitaine Caron.
Pierre Schoendoerffer continue d'explorer le passé militaire de la France. Le sujet est particulièrement sensible puisqu'il est question des exactions de l'armée en Algérie. D'autant plus que le film est tourné seulement 20 ans après la fin de ce qu'on appelait pudiquement « les événements ».
Le réalisateur choisit d'alterner scènes de procès et flash-backs présentant le capitaine Caron peu de temps avant sa mort. On peut ainsi revivre les faits évoqués devant le tribunal. En fait ce n'est seulement l'honneur du capitaine qui est en jeu. C'est aussi l'armée en Algérie qui est jugée par rapport aux exactions commises. Deux conceptions de la morale et du devoir s'affrontent. Comme le rappelle un moment l'avocat de Mme Caron « Il y a des guerres justes, mais pas de guerre propre ». Le cas du capitaine Caron est emblématique : jeune résistant en 40-44, il endosse des années plus tard le rôle de l'occupant. Personnellement, le film m'a un peu fait penser à La controverse de Valladolid (avec Jean Carmet, Jean-Pierre Marielle et Jean-Louis Trintignant).
La mise en scène est assez classique. Si les scènes de combat sont rares, elles sont toutefois sèches et efficaces.
Au casting, Schoendoerffer retrouve son acteur fétiche Jacques Perrin. Mais aussi Nicole Garcia qui joue la veuve, Georges Wilson et Charles Denner qui interprètent les deux avocats. A signaler pour l'anecdote la présence du jeune Florent Pagny en bidasse !

Un film que je vous recommande donc, si vous n'êtes pas allergiques à la filmographie de Pierre Schoendoerffer.

